Repérer les innovations technologiques utiles aux agriculteurs et les faire évoluer pour en faire profiter le plus grand nombre : voilà la mission que s’est fixée Arvalis-Institut du végétal avec son projet DigiFermes. Construit en partenariat avec l’Institut de l’élevage, l’ITB (Institut technique de la betterave) et Terres Inovia, le dispositif mettra en œuvre les outils et services connectés en conditions réelles sur deux fermes d’essai d’Arvalis.

Le premier axe de travail sur les DigiFermes consiste à évaluer l’amélioration des performances que les agriculteurs peuvent attendre de chaque technologie. Arvalis note qu’un travail important reste à faire à ce niveau pour établir un tableau de bord de l’exploitation qui intègre en temps réel l’ensemble des données issues des enregistrements effectués par les capteurs, les observations de terrain de l’agriculteur et les résultats des modélisations issues des OAD (outils d’aide à la décision).

Le second axe de travail concerne l’utilisation de technologies déjà connues comme l’autoguidage et la modulation par GPS et leur couplage avec les préconisations des OAD. Un travail important sur la compatibilité des systèmes reste à effectuer à ce niveau.

Viser le zéro papier

L’un des objectifs annoncé du programme est de parvenir à la simplification de la collecte des données. Le but clairement affiché est de remplacer à terme tous les enregistrements papier et de limiter toutes les opérations chronophages qui n’ont pas de réelle valeur ajoutée. À cet effet, Arvalis va tester des lunettes connectées développées avec la start-up Adventiel. Ces dernières permettent aussi bien d’enregistrer le poids d’un animal avec la voix que de repérer des adventices dans une parcelle et de les identifier.

Dans les champs des DigiFermes, Arvalis va tester dès les semis 2016 des capteurs connectés. Ces derniers seront chargés de collecter et transmettre les données du sol, de l’air et des plantes afin d’aider au pilotage de la fertilisation et de l’irrigation. Ces systèmes transmettront l’état quotidien des parcelles via des réseaux bas débit (LoRa). Les données seront traitées dans un cloud (espace de stockage virtuel) privé. À l’avenir, elles seront utilisées pour ajuster les modèles agronomiques développés par Arvalis et améliorer les services actuels comme Farmstar et FertiWeb. Parallèlement, Arvalis va travailler sur les objets connectés au champ (état hydrique des sols) et sur les animaux (détecteurs de vêlage, thermosonde…).

Intégrer la météo

Un troisième projet, conçu en partenariat avec Sencrop, vise à tester la fiabilité des stations agrométéorologiques développées par cette start-up et à déployer l’utilisation de ces données sur les outils d’aide à la décision (OAD) d’Arvalis, dont Mileos, l’application de surveillance du mildiou de la pomme de terre. Afin de boucler totalement la boucle du numérique, Arvalis participe aussi aux services collaboratifs entre agriculteurs et propose une vingtaine de matériels à la location sur WeFarmUp. Il est enfin possible de suivre les travaux réalisés sur les DigiFermes sur Twitter (@digifermes) et Facebook (www.facebook.com/digifermes/?ref=ts).