Plus qu’une alternative à la tonne, le Quadraferti est non seulement un épandeur automoteur, mais en plus il n’embarque aucune cuve. Cette caractéristique fait de lui un engin unique, ou presque. Car ses concepteurs, Jean-Pierre Tuffreau, agriculteur, et Gilles Allain, enseignant, en ont fabriqué sept exemplaires, dont celui de l’ETA Fonteneau. Implantée dans l’Ouest, à Mortagne-sur-Sèvre (Vendée), l’entreprise de Brice Fonteneau propose des prestations d’épandage de lisier ou de digestats, issus de méthanisation, à l’aide du Quadr@ferti.

« Cet automoteur diversifie notre parc. Il est complémentaire des tonnes car nous l’utilisons dans de nouveaux contextes », explique Brice. « Nous pouvons même cibler l’épandage en fonction des besoins de la culture. Les agriculteurs du secteur ne sont pas encore trop prêts pour l’épandage en céréales, mais nous réalisons quand même quelques chantiers. »

Fenêtre d’intervention élargie à cinq mois

En effet, l’important dégagement sous bâti autorise le passage de l’automoteur dans des cultures déjà bien développées. De plus, il peut être monté en roues étroites, comme ici en 270/95 R 48.

Lorsque le sol est portant, l’empreinte s’en trouve ainsi réduite. Sa voie, comme sa largeur de rampe, correspond aux passages de pulvérisateur. « On peut passer en conditions moins limitantes et ce, dès le 15 janvier », précise Brice. Autre avantage, comparé à l’épandage sans tonne classique, il n’est à déplorer aucun tuyau qui traîne dans la parcelle. Le tuyau se déroule et se réenroule, dans l’axe d’avancement, tout en épandant.

Chantier à deux personnes maximum

L’utilisation du Quadr@ferti demande de mobiliser deux personnes au démarrage du chantier. L’un amène le dévidoir avec la motopompe sur remorque, l’autre l’automoteur. Ensuite, le chantier d’épandage ne nécessite qu’une personne. En effet, le chevalet, dont la position définit le passage pour l’épandage, est levé et positionné grâce au relevage arrière de l’automoteur. « Le Quadr@ferti épand le lisier sur deux tronçons de 7 m extérieurs de la rampe, à l’aller », décrit Brice. Il réenroule le tuyau en marche arrière au retour tout en continuant à épandre, mais sur les deux tronçons de 7 m centraux. Il roule toujours ainsi sur un sol propre. »

Rampe de 28 m

Tous les châssis proviennent de pulvérisateurs automoteurs construits par Préciculture, filiale du groupe Exel. Ensuite, la fabrication peut être réalisée à la carte : enrouleur avec 300 à 600 m linéaires de tuyaux, de 75 à 110 mm de section, rampes de 21 à 30 m de large, etc. « Pour notre modèle, le 50.90, la rampe s’étend sur 28 m de large. » C’est une rampe à pendillards de 2 x 7 m. « Située à l’avant, la rampe procure une bonne visibilité », explique Brice. De plus, le relevage permet de la placer au-dessus des cultures. Le dosage est précis car le débit de pompe est fixe, on joue sur l’avancement de l’automoteur. » Le poids du Quadr@ferti à vide est de 9 t. Il passe à 12 t en épandage. Et 900 m de tuyau souple sont disponibles entre la pompe et la parcelle. Une autre solution consiste à utiliser les réseaux d’irrigation. Le lisier peut alors être envoyé jusqu’à 7 km. De quoi encore améliorer la valorisation organique.