Nettoyer et pailler les logettes est presque devenu une formalité au Gaec Villeroy, à Bailleul-la-Vallée, dans le pays d’Auge. Depuis quelques mois, les trois frères, Olivier, Christophe et Marc, ont acheté un automoteur et divisé le temps d’astreinte par deux. Au volant de l’engin, Marc ne met que 10 minutes, matin et soir, pour passer en revue les 120 logettes. « Avant, avec le balai, le travail était pénible et nous devions être deux pour l’accomplir en 10 minutes », précise-t-il.
Chaque matin, l’exploitant commence par remplir la trémie. « Tout est automatique, précise Cyril Le Goff, responsable commercial chez Lelycenter. La trémie est montée sur un châssis hydraulique de basculement. » Marc se dirige ensuite vers la stabulation. Le véhicule est compact. Il mesure 1,02 m de large pour 1,90 de longueur et est équipé d’un moteur diesel 4 temps de 17 CV. « Il est maniable », assure Marc. Son rayon de braquage d’environ 1,35 m est court. Pour chacune des quatre rangées de logettes. Deux passages sont effectués à chaque fois. Le premier pour brosser l’arrière de la zone de couchage sur 90 cm, là où des bouses peuvent être présentes. La brosse, montée sur un bras hydraulique, est alors positionnée à l’horizontal. Son rôle est d’envoyer les plus grosses salissures sur l’aire d’exercice. Lors du retour, la machine réalise un paillage à raison de 200 g/vache/passage. Ce sont des fétus broyés de 5 cm de long maximum, dont la fonction est d’assécher le tapis. Les trois frères ont fait le choix de ne collecter que du lisier ; la paille est donc proscrite sous peine de nuire au bon fonctionnement du broyeur. « Le bras de la machine se lève facilement, ajoute Marc. Cela me permet de ne pas déranger les vaches installées confortablement dans leur logette. Toutes se sont habituées rapidement au bruit du moteur. »
Un racleur adapté
Le positionnement de la lame de raclage située à l’avant de l’outil a été modifié par les associés de manière à éloigner les déjections du bord de la logette. « Elles forment un andain à quelques centimètres du bord pour être plus facilement évacuées par la vague d’eau de l’hydrocurage », détaille Marc. Ce système de nettoyage des aires d’exercice se déclenche toutes les quatre heures pour maintenir le sol propre. L’effluent est ensuite stocké dans une fosse couverte. Puis son passage dans un séparateur de phase permet de recycler l’eau.
« Nous n’avons jamais rencontré de problèmes de cellules dans le lait, ajoute Marc. Les vaches sont en bonne santé. Les problèmes de pattes sont rares. » Pour un meilleur confort, les trois frères ont toutefois posé des tapis sur l’ensemble des aires d’exercice. Ils évitent aux animaux de glisser sur le sol, dont la pente est proche de 5 %. L’aménagement apporte du confort. Tout comme celui de l’automoteur, qui représente un investissement de 20 000 €. Un chiffre qu’il faut comparer aux 20 minutes gagnées chaque jour, soit 121 heures par an.