«Un bâtiment bien conçu pour les vêlages et pour le logement des veaux répond avant tout aux attentes de l’éleveur », insistait Stéphane Mille, de l’Institut de l’élevage, lors de la conférence sur la santé des veaux en élevage allaitant, le 7 octobre, au Sommet de l’élevage (1). Autrement dit, il n’y a pas un modèle à suivre, mais une réflexion à mener pour déterminer quelle installation convient le mieux à son organisation et à sa conduite d’élevage.

1fluidifier la circulation

« Si les animaux sont réallotés pendant l’hiver, par exemple, des couloirs de circulation et des cases d’isolement supplémentaires pour les trier facilitent le travail », souligne-t-il. Il n’existe pas de taille type pour les lots. L’écart d’âge des veaux d’un même lot ne doit pas excéder trois semaines à un mois, pour des raisons sanitaires.

2Attention à la marche

« Les vaches doivent pouvoir s’alimenter et boire facilement, surtout à la fin de la gestation », insiste Stéphane Mille. Attention donc à la hauteur de la marche ou du quai d’alimentation ! Certaines mesurent plus de 50 cm et peuvent gêner l’animal pour se rendre à l’auge. Une aire d’exercice raclée dans la continuité de l’aire de couchage est une bonne solution.

3Des cases d’isolement fonctionnelles

Les cases d’isolement doivent être confortables, pratiques, accessibles, et adaptées pour l’intervention lors de la mise bas et pour l’adoption du veau. Il convient de les aménager à proximité des zones de vie du troupeau, « pour que les vaches restent en contact avec leurs congénères, afin de limiter le stress », précise Stéphane Mille. La surface préconisée est de 15 à 20 m2, avec une longueur de 4 à 5 mètres pour la manipulation de la vêleuse. « L’accès et le travail autour de cette case ne doivent pas engendrer de contraintes, sinon elle ne sera pas suffisamment utilisée », poursuit-il. L’affouragement et le paillage doivent s’effectuer sans avoir à escalader de barrières, par exemple. Il ne faut pas non plus oublier que la vache doit pouvoir s’alimenter et s’abreuver facilement dans les minutes qui suivent la mise bas. Un seau d’eau ne suffit pas ! Abreuvoir, passage d’homme et une barrière de vêlage sont donc appréciables.

4Prévoir une infirmerie à part

Son rôle est de mettre à l’écart un animal pour des raisons sanitaires. L’infirmerie sera située en retrait de l’aire de vie des vaches, voire dans un autre bâtiment. Ce local est précieux également pour isoler un animal contagieux, ou pour réaliser un vêlage difficile. D’accès aisé pour l’abreuvement et l’affouragement, l’infirmerie doit bénéficier d’un éclairage adapté. Par ailleurs, la présence d’un palan ou de lampes chauffantes peut être précieuse.

5Un coin tranquille pour les veaux

La surface de cette case dépend de l’âge des veaux (1 à 2,5 m2 par animal). Comme pour le reste du logement, l’accès et la surveillance doivent être faciles, avec un affouragement et un abreuvement automatiques. « Un petit couloir spécifique, adapté à la taille des veaux, facilite les interventions sur les jeunes animaux », précise Stéphane Mille. Jusqu’à l’âge de trois semaines, une protection amovible peut recouvrir une partie de la case des veaux pour les abriter des courants d’air, sans confiner l’ensemble du bâtiment. « Cette protection doit pouvoir se soulever facilement pour le curage », souligne-t-il.

(1) Voir aussi l’article paru dans La France agricole du 4 novembre en page 39.