«Nous finissons toutes nos réformes depuis que nous sommes passés en bio, en 1994. Cette production fait partie intégrante de notre système, expliquent Roland et Marie-France Lachaume, installés dans la commune du Dorat, en Haute-Vienne. Nous vendons 80 % de nos 500 à 530 agneaux en circuit bio et 20 % en conventionnel. La finition d’une centaine de brebis de réforme par an comble le manque à gagner sur les agneaux vendus en conventionnel. »
Le troupeau de 570 brebis de race texel est mis en lutte en trois périodes, avec un lot de 100 à 130 animaux en juin, un autre de 180 à 200 brebis en juillet et près de 250 brebis et agnelles en septembre. Les brebis destinées à la réforme sont repérées selon plusieurs critères : une lactation faible, des problèmes sanitaires comme la survenue d’une mammite ou d’une affection pulmonaire, une mauvaise fertilité… Elles sont généralement conduites dans leurs lots respectifs, au même régime que les autres : du foin et des céréales bio en bergerie durant l’hiver, et de l’herbe durant la belle saison. L’été, un pâturage tournant est mis en place sur 70 des 76 hectares de SAU. Les lots tournent, à raison de trois à quatre jours sur des paddocks de 1,5 à 2,5 ha.
Des ventes toute l’année
Un boucher de Bordeaux achète 80 % des agneaux et 50 % des brebis de réforme de l’exploitation. Le reste des animaux est commercialisé auprès de la Somafer (Haute-Vienne) et sur le marché au cadran des Hérolles (Vienne). « Le débouché pour la boucherie bordelaise est régulier pendant toute l’année, à raison d’une brebis par semaine, précise Roland Lachaume. Je choisis les mieux conformées et les plus lourdes. Pour éviter toute rupture d’approvisionnement, j’allote si besoin un petit groupe de sept à dix brebis, complémentées à raison de 1 kg de méteil - produit sur l’exploitation - par animal et par jour. Elles suivent ce régime durant une à quatre semaines. »
À la vente, le poids moyen des brebis est de 75 kg vifs (soit 35 kg de carcasse en moyenne) pour un prix de 4 €/kg de carcasse. Sur le marché conventionnel, elles sont vendues 1,15 €/kg vif, pour un poids de 60 à 63 kg vifs. « Cette finition nous a permis de progresser techniquement. Nous comptons très peu d’animaux improductifs dans le troupeau », souligne-t-il.