Voilà bientôt six ans que l’association Spie (Système professionnel d’information en élevage) planche sur les moyens de dématérialiser le passeport des bovins et des ovins. L’objectif : mettre à disposition auprès des différents acteurs de la filière, en temps réel, toutes les données des animaux. « La dématérialisation s'adresse aux éleveurs, aux commerciaux, aux marchés, aux abattoirs, aux techniciens, aux professionnels de la santé et du sanitaire, aux transporteurs… énumère Daniel Roguet, président de Spie. La technologie évolue. Les billets de train se dématérialisent, les factures aussi, et même les déclarations Pac. Il n’y a pas de raison que l’élevage ne suive pas le mouvement. » Des prototypes, avec une application sur Smartphone et tablette, sont en cours de test chez différents acteurs de la filière.
Pour faciliter l’échange de données et accélérer la transmission des informations, Spie propose un service de consultation accessible sur Internet, via une application spécifique pour tablette et Smartphone, par les logiciels utilisés par la filière ou par un serveur vocal. Néanmoins, les données ne sont pas ouvertes. Seuls les acteurs autorisés y ont accès. Le détenteur de l’animal conserve la maîtrise de l’attribution des droits d’accès.
Informations à jour
Le principal intérêt de la dématérialisation repose sur la fiabilité et la réactivité des informations, accessibles à tout moment depuis les bases nationales de références. Y sont renseignés les données d’identification et de filiation, la date de naissance, la liste des mouvements, le statut sanitaire de l’animal et du troupeau dont il est issu, et l’information sur la chaîne alimentaire. Selon Spie, c’est une considérable réduction des risques d’erreur liés au support papier, à l’envoi par la Poste, et au rangement. Les coûts de production et d’envoi des documents papier disparaissent. « Les éleveurs se plaignent parfois de toute la paperasse qu’ils doivent gérer, note Daniel Roguet. La dématérialisation est une réponse à cette contrainte. »
Avec cette gestion informatisée de données, le statut sanitaire des animaux sera mieux maîtrisé. Car les opérateurs, ayant accès à l’avance à cette information, peuvent en tenir compte pour l’organisation des opérations commerciales, de logistique et d’abattage. Toutefois, le Spie n’a pas pour objectif de passer au « zéro papier ». « Dans certaines régions, l’accès à internet pose encore problème », note Daniel Roguet