Le fanage consiste à diminuer le temps de séchage du fourrage. En tournant, les toupies éparpillent les andains sur toute la surface du sol en retournant le fourrage. C’est une opération très délicate à réaliser, avec un nombre d’interventions variant selon plusieurs paramètres (nature de l’herbe, quantité de fourrage, ensoleillement, hygrométrie…). Dans tous les cas, il faut éviter de perdre les feuilles (légumineuses) et d’apporter de la terre (butyriques).

Lors du réglage de la faneuse, plusieurs observations sont primordiales : toute l’herbe est-elle retournée ? Reste-t-il des traînées de fourrage non retournées ? Le fourrage est-il étalé de façon homogène, aéré ou plaqué au sol ? Y a-t-il formation de paquets, etc.

Petites ou grandes toupies

Les faneuses se différencient par leur attelage, leur nombre de toupies, leur mode de transport… Toutefois, la caractéristique principale qui les distingue réside dans la taille des toupies et le nombre de bras. Il y a les faneuses à petites toupies (< 1,50 m) ou à grandes toupies (>1,50 m). Si ces dernières travaillent sur une largeur plus importante, le séchage ne sera pas forcément plus rapide. Les petites toupies brassent mieux, projettent plus haut (angle de piquage). Elles font moins de paquets et permettent de travailler à des régimes plus faibles. Les grandes toupies passent mieux dans de gros andains et projettent plus loin. Encore une fois, tout est une question de positionnement de l’andain par rapport aux toupies.

D’autres paramètres techniques sont également à prendre en compte sur une faneuse.

Le nombre de bras, 5, 6 ou 7, offre des qualités d’épandage différentes. Plus il y en a, moins il y a de produit éjecté par bras. Le foin est donc mieux « mélangé ». En général, le nombre de bras augmente en fonction de la taille de la toupie et il diffère d’une marque à l’autre.

Le recroisement entre toupies est également un critère important. Par exemple, sur la Volto de Claas, les toupies convergentes sont plus rapprochées les unes des autres que les toupies divergentes. Cette conception n’est pas forcément avantageuse. Elle peut laisser du fourrage entre les toupies divergentes dans le cas d’un angle de piquage important.

Plus l’angle de piquage est important, plus il y a de risques de laisser de la matière entre les toupies. Les constructeurs proposent plusieurs angles ajustables. Leur amplitude est corrélée au diamètre des toupies. L’angle détermine la largeur de travail Din. Elle correspond à la vraie largeur de ratissage. Plus l’angle de piquage est important, moins la largeur de travail est importante. Attention, elle varie de quelques centimètres, surtout en présence de grandes toupies.

La largeur de travail Din se mesure facilement. Selon la norme, une dent travaille jusqu’à une hauteur de 8 cm par rapport au sol. Une fois la faneuse réglée (sans qu’elle ne gratte trop le sol, ni qu’elle laisse de fourrage) il faut mesurer la largeur de la faneuse au point où les dents passent à 8 cm du sol sur les toupies extérieures.

Dents asymétriques ou symétriques ? Deux techniques s’affrontent. Pour des dents asymétriques, les dents extérieures sont plus longues et ramassent au même niveau que les dents intérieures. Le fourrage n’est jamais complètement plaqué au sol, donc les deux techniques fonctionnent. Seule la faneuse Lely utilise des dents crochues et un angle de piquage très faible.

Deux réglages à réaliser

Les réglages d’une faneuse sont assez simples. Le premier consiste à modifier l’angle de piquage. En présence d’une grande quantité de fourrage, il est conseillé de l’augmenter. Le second réglage consiste à ajuster la hauteur de ratissage des dents avec le troisième point (trou rond). Dans le cas d’une roue de jauge, le troisième point doit être positionné dans une lumière (trou oblong). Le réglage de la hauteur de ratissage s’effectue à l’aide de la roue.

La position de l’andain par rapport aux toupies est également très importante. Elle détermine le bon brassage, le retournement complet du foin, et donc un meilleur séchage.

On pense souvent à tort qu’il faut placer l’andain au centre des toupies qui convergent. Ce n’est pas la meilleure stratégie. Le foin situé au fond de l’andain ne sera pas forcément décollé du sol. L’endroit où les dents ratissent au plus proche du sol est devant la toupie. Si l’on se réfère au dessin des cycloïdes ci-dessus, la fréquence la plus importante du passage des dents se situe où les toupies divergent. Le fourrage passe devant la toupie, puis il est projeté en arrière, où les bras convergent. Le foin sera déplacé, projeté et retourné.

Tous ces ajustements garantissent une accélération du séchage du foin sur le sol.