Il ne s’agit évidemment pas d’ignorer la crise. Ce dossier a pour but de voir comment, avec les moyens du bord ou en s’appuyant sur les formations et stages proposés autour d’eux, les agriculteurs peuvent se dégager de cette gangue de mal-être qui, parfois, leur colle à la peau. Selon Josiane Voisin, ergonome, « la crise des revenus crée un écran de fumée. L’inquiétude est permanente. Pourtant, il faut traverser cet écran pour dégager des marges de manœuvre, même minimes : si on perd la santé, l’économique ira encore moins bien. .
Explorer différentes pistes
Les agriculteurs qui témoignent ont parfois hésité à dire qu’ils sont bien dans leur métier. Ils ne veulent pas donner de leçon. Et chez eux non plus, « tout n’est pas rose ». Mais ils empruntent des chemins pour ne pas regretter leur choix de métier : simplifier leur système pour ne pas être tout le temps débordés ; cultiver des relations de travail et amicales à l’extérieur de l’exploitation ; préserver des temps libres et familiaux ; se former pour retrouver de l’assurance ou se réassurer sur leur métier ; s’accorder des pauses qui permettent de relancer « la machine ». Ils explorent différentes pistes : repenser au sens que l’on voulait donner à son métier, assumer son rôle de « direction », entretenir des liens sociaux, s’écouter un peu plus, s’accorder du temps pour soi. Et de temps en temps, lâcher prise.
Partout la mode est aux stages de développement personnel, parfois coûteux, souvent fumeux. En agriculture, des propositions sérieuses émanent des centres de gestion, des chambres d’agriculture ou des groupes de développement. Mais aussi des MSA, qui ont élaboré le programme « l’avenir en soi ». À chacun de choisir. En se disant : il n’y a pas de mal à se faire du bien ».