Naisseurs-engraisseurs, Olivier et Guillaume Lavesvre, agriculteurs à Tavernay (Saône-et-Loire), apprécient la dynamique apportée par les collectifs auxquels ils adhérent. En ces temps de crise, cela leur fait du bien, révoltés qu’ils sont de la désinvolture avec laquelle les éleveurs sont traités. « Alors que les trésoreries sont au plus bas, on ne sait toujours pas quel sera le montant de nos aides Pac 2015. Ni la MAEC herbagère pour laquelle on a pris des engagements contraignants. C’est usant. »
Groupe foin
Heureusement, il y a les collègues. Les trois quarts de leur matériel sont en Cuma. Le groupe foin a été créé en 2013 au sein de la Cuma La Nouvelle. L’herbe est fauchée plus tôt et le chantier va plus vite. « Le fourrage rentré (jusqu’à 35 ha par jour, 160 ha de première coupe cette année) est de meilleure qualité. Nous sommes plus détendus, note Guillaume. En cas d’absence de l’un ou l’autre (pour construction, réunion, problème de santé), le chantier se fait. La dernière parcelle rentrée, on se retrouve avec les conjoints pour manger ensemble. Et on se revoit : cela amène d’autres réflexions. »
Dans le cadre d’un GIEE constitué d’une douzaine d’exploitations, les frères ont mis en place ce printemps un pâturage tournant pour leurs 140 charolaises. « L’objectif est de gagner de la croissance sur nos veaux en nourrissant un minimum et de développer l’autonomie en protéines. »
Chasse et sport
« En échangeant, on se rend compte que nous ne sommes pas seuls à en baver », poursuit Olivier. « Ça aide à relativiser et à se poser des questions, en particulier sur le matériel. » L’entraide apporte aussi une certaine sérénité. « Lorsqu’on commence à travailler ensemble, on hésite moins à faire appel à un collègue en cas de besoin. »
Côtoyer des non-agriculteurs est également précieux. Cet hiver, Olivier a chassé tous les dimanches. Depuis un an, il fait du basket les lundis soir. « Cela maintient en bonne santé », précise celui qui a eu des problèmes de dos. « Il faut vivre », note ce jeune père de deux enfants, parti récemment quelques jours en famille. Guillaume, papa d’un bébé de cinq mois, va aussi s’absenter prochainement. « Il ne faut pas croire qu’on ne travaille pas, soulignent les associés du Gaec. Le 18 avril, les vaches étaient lâchées, le 1er mai, les bâtiments étaient curés, le 3, l’herbe ensilée.
GIEE : Groupement d’intérêt économique et environnemental.