Du pas de la porte, Laurent Mariotte hèle son voisin qui rentre de la cueillette des champignons. « Alors les cèpes, ça donne ? » D’un pas énergique, le présentateur d’émissions culinaires nous accueille dans sa maison d’un petit village des Vosges. Il y revient régulièrement en famille et y tourne certaines de ses chroniques. Dans la cuisine, un plat de choucroute embaume. « Là, c’était la salle de restauration, explique-t-il. Mon arrière-grand-mère était aubergiste. A l’époque, les voyageurs en calèche s’y arrêtaient… Mon père était agriculteur dans une commune voisine, mais il est décédé lorsque j’avais deux ans. Ma mère est revenue habiter chez ses parents, dans ce qui était devenu une ferme-bistrot. » Il grandit auprès de ses oncles et de sa grand-mère, vit au rythme des saisons, des récoltes du verger, du potager. Il y attrape le virus de la bonne cuisine, familiale. Le bac en poche, il part à Paris. « Je suis fils unique, ça n’a pas été facile pour ma mère, mais j’étais très déterminé. Je voulais absolument faire de la radio et de la télé. »
A toutes saveurs
Laurent Mariotte devient assistant de présentateurs connus, puis anime ses propres émissions de divertissement. Mais ce que lui offre TF1 ne le satisfait pas. Alors, à 35 ans, il passe un CAP de cuisinier « afin de maîtriser les classiques du métier ». Il se sent alors prêt à proposer des projets qui lui permettent de concilier ses deux passions : la télévision et la cuisine. Et depuis sept ans, il présente « Petits plats en équilibre » sur TF1, autour de recettes simples et rapides. Il est également le chroniqueur d’« A toutes saveurs », sur France Info, chaque vendredi et samedi. « Je n’ai recours qu’à des produits de saison et, surtout, j’essaie de convaincre le public de ne pas céder à la facilité des plats préparés. J’insiste sur l’importance des saveurs, des couleurs, des bénéfices sur la santé. Et montre que les produits locaux coûtent moins cher. » Dans ses émissions qu’il tourne en province, Laurent met en avant les circuits courts : « Tout le monde ne peut pas vivre de ce type d’agriculture, souligne-t-il, mais les agriculteurs doivent redonner du sens à leur métier. Le lien s’est rompu avec les consommateurs car les grands groupes de l’agroalimentaire ont trop de cartes en main. » Un leitmotiv qu’il met en pratique en conseillant aussi un groupe de villages de vacances afin que la restauration soit réalisée à base de produits locaux et de saison.