Quand Claudine Lenouveau et Bertrand Guégan, son compagnon, s'installent à Séglien (Morbihan) en 2012, ils reprennent 55 ha et décident de rénover leur stabulation. Leur objectif est de travailler confortablement autour de leur troupeau qui atteint 90 vaches laitières. Les bâtiments présents sont fonctionnels et ils souhaitent tirer parti au maximum de la structure existante.
Depuis 1995, date à laquelle elle fut construite, la stabulation a connu de nombreux agrandissements. Six travées ont été ajoutées. Celles qui furent un temps destinées au stockage ont été transformées pour loger les vaches. L'aire paillée a résisté aux nombreux aménagements.
AIRE PAILLÉE
- « C'est une solution simple qui nous convient, souligne Claudine. La détection des chaleurs est plus facile. Les vaches se chevauchent plus facilement que sur un couloir bétonné, par exemple. »
Le paillage demande 6,6 kg de paille par vache et par jour. Le curage a lieu une fois par semaine, dès que la litière « chauffe ». Le fumier rejoint la plateforme bétonnée non couverte et agrandie au fil des ans. Celle-ci reçoit aussi le raclage quotidien du couloir d'exercice situé derrière les cornadis. Les éleveurs n'ont pas de problème pour s'approvisionner en paille, et comme le système fonctionne à leur convenance pour l'instant, ils ne pensent pas aménager de logettes.
UN ROTO POUR LA TRAITE
- Pour une traite confortable, Claudine et Bertrand ont décidé de construire une extension. Elle abrite un roto 23 places avec traite intérieure. L'ancienne salle de traite a été transformée en aire d'attente en comblant la fosse avec du béton. « Nous avons choisi ce roto après avoir visité et testé de nombreuses installations, confie Bertrand. Nous voulions être sûrs que celui-ci correspondait parfaitement à notre organisation. »
La plupart du temps, les époux traient tous les deux. Mais si besoin, « je peux traire seule, souligne Claudine. Cela arrive au printemps par exemple, lorsque les travaux des champs sont plus nombreux ».
PAS DE LISIER
- Traitements des effluents. Les lixiviats de la fumière, c'est-à-dire le purin dilué par les eaux pluviales, les eaux de lavage de la salle de traite et les eaux vertes de l'aire d'attente sont recueillis dans l'ancienne fosse à lisier de 300 m3. Celle-ci a été transformée en bassin tampon de sédimentation afin de séparer les matières grossières en suspension de la partie liquide.
Cette dernière est ensuite épandue sur les prairies à l'aide d'un asperseur. Du coup, avec un tel dispositif, l'épandage n'est plus contraignant. L'aspersion s'effectue sur les prairies attenantes. La tonne à lisier n'est plus nécessaire.
Outre la réduction du temps de travail, ce dispositif présente l'intérêt de réduire les frais d'épandage. La contrainte, c'est d'avoir une parcelle d'au moins 1,5 ha attenante au bâtiment pour installer l'asperseur. Afin d'avoir davantage de souplesse, Claudine et Bertrand ont réservé un peu plus. « Une fois que le tuyau est relié à l'asperseur, il avance tout seul et s'arrête au bout du champ. »
Bertrand le ramène avec le tracteur, mais le matériel est léger et l'éleveur pourrait le faire sans aide. Seule contrainte, cette parcelle n'est pas incluse dans les parcelles de pâturage. L'herbe est récoltée en foin ou en ensilage. « Cet aménagement nous a permis de tirer parti de la fosse existante, sans avoir besoin d'en construire une nouvelle. »
INSTALLATIONS ÉCONOMES
- Coût. L'aménagement est revenu à 220 000 € au total : 170 000 € pour le matériel et 50 000 € pour la maçonnerie. En s'appuyant sur la structure des anciens bâtiments, le couple a pu réduire ses dépenses. « Pour autant, ce n'est pas toujours possible à moindre coût, indique Nicolas Debéthune, conseiller bâtiment du Morbihan. Le danger, c'est d'engendrer des contraintes qui compliquent le travail au quotidien. Nous sommes sans cesse à la recherche du meilleur compromis. »