Perdue entre un champ de maïs et un champ de soja, l'immense installation de stockage de 25 000 t de la Christopherson Farm se dresse telle une cathédrale. Pas de doute possible, nous sommes bien dans la « Corn Belt », plus précisément à l'ouest de Minneapolis, dans le Minnesota.
Ici, les 2 400 ha de l'exploitation sont répartis entre 1 600 ha de maïs et 800 ha de soja. La ferme est gérée par Ryan Christopherson et son père. « Nous sommes arrivés en 1955 et nous cultivions 150 ha. La surface actuelle de la ferme représente l'équivalent de 35 exploitations en 1955. »
GPS ET OGM
Ryan pratique l'agriculture de précision avec du guidage GPS et les intrants comme les semis sont modulés via différentes cartes de préconisations. Les semences utilisées sont OGM (jusqu'à 8 caractères transgéniques). Les semoirs (2 John Deere de 54 rangs avec inter-rangs de 50 cm) ont reçu une distribution « Precision Planting ». Elle offre une meilleure régularité de l'espacement entre les graines et une diminution des doublons et des manques. L'écartement de 50 cm favorise le recouvrement du sol rapidement et diminue la pression des adventices.
Chaque investissement est raisonné sur toute sa durée d'utilisation. Pour un tracteur, Ryan calcule qu'il coûte 400 000 $ à l'achat mais que, tout au long de son utilisation (en prenant en compte notamment le carburant), le cout total s'élèvera à 1 million de dollars. Cependant, sachant que la ferme est équipée en GPS, il calcule que celui-ci permet jusqu'à 15 % d'économie sur le coût total. L'installation GPS revient à 6 000 $, et offre une économie jusqu'à 15 000 $. Grâce au GPS, il réalise la coupure de tronçon sur son pulvérisateur automoteur, ce qui lui permet 4 % d'économie.
STOCKER L'ENGRAIS POUR ÊTRE INDÉPENDANT
Les agriculteurs ont construit un bâtiment permettant de stocker 1 200 t d'engrais solide. Il est directement acheté aux négociants et transporté par les agriculteurs. Le but est de rester indépendant des coopératives et d'éviter les fluctuations de prix. Selon Ryan, l'économie réalisée au bout d'un an revient au coût de l'infrastructure. Pour stocker de telles quantités, Ryan Christopherson s'est vu délivrer un permis de stockage.