Sur le papier, la betterave fourragère a tout pour elle, en particulier dans les élevages dont la ration comporte une forte proportion de maïs ensilage. Mais en pratique, elle traîne la réputation d'une culture dont la distribution à l'auge est difficile, en raison de la présence de pierres. Une solution opérationnelle a été trouvée par une dizaine d'éleveurs du groupe « Betteraves fourragères » de la chambre d'agriculture du Loir-et-Cher, à la recherche d'une technique fiable et peu coûteuse.
Nous avions découvert leur prototype d'épierreuse en 2012. Développée et construite par Daniel Baumont, un Géo Trouvetou réputé de Brévainville, la machine reprend un principe utilisé dans l'industrie : faire flotter les betteraves pour les séparer des pierres.
LE BAIN SANS LE JACUZZI
L'épierreuse se présente donc comme une grande baignoire surmontée d'une trémie dans laquelle l'agriculteur verse les betteraves au moyen d'un chargeur télescopique. Un tapis descend ensuite les betteraves dans le bain. « Dans la version prototype de 2012, j'utilisais un système de bulleur pour créer un bain bouillonnant qui faisait remonter les betteraves, se souvient Daniel Baumont. Finalement, je me suis rendu compte que la séparation était plus efficace sans cet effet jacuzzi. » Sur cette version définitive de l'épierreuse, la seule différence de densité entre les betteraves et les pierres suffit à faire flotter les premières lorsque les secondes tombent au fond de la baignoire. Les betteraves sont ensuite reprises par un tapis transversal disposé en surface. Un système de sprinklers placé au-dessus du tapis dans sa partie haute offre un dernier nettoyage aux racines. Les pierres sont évacuées de l'autre côté de la machine par un second tapis transversal disposé au fond de la baignoire. Sur le prototype de 2012, les éleveurs avaient apprécié l'absence de pierres dans les betteraves triées mais regrettaient la présence de racines parmi les pierres. Ce problème est désormais corrigé et pas une betterave ne s'est glissée parmi les pierres pendant la démonstration. Ceux qui ont vu le prototype à l'oeuvre ont aussi pu remarquer la meilleure étanchéité de la baignoire nouvelle version. A présent, il n'y a plus d'eau autour de la machine. Montée sur roues, l'épierreuse peut être déplacée facilement d'un élevage à l'autre, ce qui va faciliter son utilisation en Cuma.

