Il y a encore quelques années, Pieter Van Zyl exploitait une mine de diamants à ciel ouvert en plus de l'agriculture. Cette activité peut rapporter gros mais nécessite beaucoup de travail et de chance. Pour trouver quelques diamants, il faut extraire plusieurs centaines de mètres cubes de gravats. L'agriculteur a préféré se recentrer sur sa principale activité : la production de céréales.
Pieter Van Zyl et son fils cultivent 12 000 ha de maïs et de soja OGM à Schweizer-Reneke, à l'ouest de Johannesbourg. En outre, ils possèdent un parc regroupant des animaux sauvages comme des buffles, antilopes des sables, springboks, impalas, etc. « J'ai débuté l'activité en 1983 avec 492 ha. Grâce à de nombreux crédits pour acheter des terres, nous possédons maintenant plusieurs milliers d'hectares en propriété. Nous en louons une partie. » Le prix d'achat est d'environ 30 000 rands/ha, soit 2 000 euros. Il varie selon les régions et le terrain. Dans le secteur, les sols sont profonds, formés de sable rouge voire limono-sableux et, pour les meilleurs, avec de l'argile sur plus de 4 m de profondeur.
UNE MAIN-D'UVRE DIVISÉE PAR DEUX
Actuellement, la technique culturale de l'exploitation est en transition, avec une implantation en direct. Le parc de matériels est impressionnant, avec plus d'une cinquantaine de tracteurs de 100 ch à plus de 600 ch à châssis articulé. La prudence est de mise et l'ancien matériel est conservé en attendant la validation définitive du semis direct.
Les agriculteurs emploient 45 salariés. Ces derniers assurent l'entretien du matériel et la conduite des chantiers de semis, de traitement et de récolte. Le matériel de travail du sol est en partie de fabrication maison. Récemment, les agriculteurs ont investi dans sept semoirs Maestro (Horsch) de 16 rangs pour une implantation directe. Quatorze jours sont nécessaires pour semer la totalité des cultures. Auparavant, le sol était travaillé en profondeur et en surface pour préparer le lit de semences. Il fallait beaucoup plus de tracteurs et de main-d'oeuvre. Aujourd'hui, les tracteurs sont toujours sur l'exploitation mais la main-d'oeuvre a été divisée par deux.
Avec cette technique, la fertilisation s'effectue au semis. La dose apportée est supérieure au potentiel de rendement. Pour affiner la précision, les agriculteurs utilisent la cartographie. Ils travaillent avec un fabricant d'engrais local. Des analyses de sols sont réalisées tous les trois ans. Ces prélèvements forment une cartographie précise, qui permet au céréalier d'ajuster sa fertilisation.
FAIBLES DENSITÉS DE SEMIS
Depuis seize ans, le matériel de la ferme est tourné vers l'agriculture de précision, avec GPS et capteurs de rendement sur les moissonneuses-batteuses. Cette solution permet d'ajuster la densité de semis selon le potentiel des terres. Dans certaines zones, les rendements en maïs atteignent 160 q/ha. Les densités de semis sont beaucoup plus faibles qu'en Europe. Elles varient de 20 000 à 30 000 pieds/ha. Pieter et son fils sèment avec un inter-rangs de 96 cm qui favorise le développement de la plante dans des sols sableux. Sur une parcelle irriguée, le pied souffrant beaucoup moins du manque d'eau, il fournit un épi par pied. Sur les parcelles non irriguées, les pieds tallent et forment jusqu'à 6 épis par pied en cas de grand manque d'eau.
Trois techniques de travail sont pratiquées selon la texture des sols. Dans les sables, un passage est réalisé au décompacteur à une profondeur de 60 à 70 cm. Dans les parcelles limono-sableuses, le décompacteur est enterré à 40 cm de profondeur. Pour les bonnes terres, la technique retenue est le strip-till, avec du matériel Orthman.
La transition entraîne des bouleversements sur l'exploitation. Le parc de matériel est moins important mais plus puissant et avec des largeurs de travail plus élevées. Le consommation de gasoil est passée de 106 l/ha à 46 l/ha. Du côté de la récolte, il est encore difficile de faire le point. Une chose est sûre pour les agriculteurs, les rendements non pas baissé depuis le passage au semis direct.