Des débouchés rémunérateurs, des avantages agronomiques et un contexte politique favorable sont autant de signaux positifs pour semer du soja. Et les agriculteurs l'ont bien compris puisque les emblavements ont doublé en deux ans. Les premières estimations tablent sur des surfaces de l'ordre de 100 000 hectares et une production de 250 000 tonnes pour 2015.
Face à une importation massive de graines (voir encadré), la relocalisation des systèmes devient une nécessité. L'objectif est de répondre à une demande de soja certifié « made in France » et non OGM. Notamment pour des filières animales qui intègrent des démarches de qualité. Un système de contractualisation assure alors un prix rémunérateur aux producteurs de soja, avec la mise en place d'un cahier des charges précis.
Le marché soutient la production : la différence de prix entre le soja français non OGM et le soja OGM importé est passée de 3 à 5€/t en 2000 à 70 €/t, voire 100 €/t actuellement. Sans compter des bonifications qui peuvent être supérieures pour une production en bio et à destination de l'alimentation humaine.
ASSURER LA TRANSFORMATION
Mais l'augmentation de la production nécessite aussi de mieux structurer la filière, avec la mise en place d'infrastructures collectives pour la transformation des graines en tourteaux. Ainsi, les unités de transformation dans l'Est à Chalon-sur-Saône et dans le Sud-Ouest ont le projet de doubler leur capacité de trituration. Dans l'Ouest, à proximité des bassins de consommation, une autre unité pourrait voir le jour en 2016.
La Pac soutient aussi cette culture admissible aux surfaces d'intérêt écologiques, aux mesures agro-environnementales et intégrée au plan protéines. Les voyants sont au vert. Sans oublier l'intérêt de cette culture dans la diversification des rotations. Le soja sera mis à l'honneur à Innov-Agri. Vous pourrez y découvrir les opportunités et rencontrer les experts sur le sujet. Agriculteurs, spécialistes de l'alimentation humaine ou animale, ils pourront répondre à toutes vos questions lors de la table ronde du jeudi 10 septembre à 12 h 30.