Difficile de suivre les performances de chaque animal lorsque la taille du troupeau augmente et que le temps consacré à la surveillance diminue. Pour pallier ce problème, différents capteurs réalisent toutes sortes d'analyses du lait et du comportement de l'animal.
Depuis quinze ans, les robots de traite collectent quotidiennement des renseignements qui restent inexploités par les éleveurs. Avec l'arrivée de logiciels d'élevage capables de traiter cette manne, les données jouent leur rôle d'aide à la décision. Les animaux étant identifiés par un collier, un podomètre voire une puce RFID, leurs informations sont correctement classées dans la base de données. En plus de la production quartier par quartier, pour chaque animal, les robots analysent la qualité du lait et, lorsque l'éleveur choisit cette option, déterminent TP, TB et cellules. Ces données sont enregistrées lors de chaque passage du robot, si bien que l'éleveur dispose d'un volume important de big data qui restent souvent sous-exploitées. En général, le logiciel de pilotage du robot est paramétré pour avertir l'éleveur en cas de valeurs anormales. Pour le reste, les informations sont simplement stockées dans le PC de l'exploitation.
Certains constructeurs comme Lely proposent de réduire le nombre d'analyses de TP et TB afin de diminuer le volume de ces données. Néanmoins, des versions plus élaborées de logiciels de gestion de troupeau chez DeLaval, Lely et GEA exploitent de façon plus pertinente toutes ces big data. La surveillance sanitaire est notamment renforcée par l'étude attentive de ces données et leur partage avec le vétérinaire. Les statistiques extraites des big data permettent, par exemple, de connaître la contribution d'un individu au nombre de cellules du troupeau et d'orienter les décisions de réforme. Depuis peu, les installations de traite classiques réalisent une partie des collectes de données effectuées par les robots.
AMÉLIORER LE TAUX DE RÉUSSITE DES IA
En plus des installations de traite, d'autres systèmes récents enregistrent les informations individuelles des animaux. La majorité de ces paramètres est utilisée pour optimiser la fertilité et améliorer le taux de réussite des IA. Pour les vaches porteuses d'un podomètre d'activité ou d'un collier enregistreur, il est possible d'afficher et de mémoriser tous les trajets de l'animal dans la stabulation et la pâture et de les analyser pour détecter les comportements anormaux ou typiques des chaleurs. Il en va de même pour les paramètres sanitaires mesurés par les bolus connectés.
Au Space, DeLaval dévoilera une solution d'évaluation de l'état corporel des animaux par caméra 3D. Là encore, les informations obtenues par cet appareil deviendront des big data utiles à l'éleveur et à son véterinaire pour régler des problèmes de fertilité ou identifier en amont des risques de maladies métaboliques.
LES PORCHERS SONT LES PRÉCURSEURS
L'élevage de porc, et en particulier l'atelier naisseur, est le plus avancé dans le domaine de la collecte et du traitement des big data. Ainsi, Big Dutchman propose, depuis deux ans, un système de surveillance totalement intégré qui enregistre en temps réel aussi bien la consommation de soupe que l'activité des truies. Ce système est, par ailleurs, connecté à l'échographie robotisée, lorsque l'éleveur en est équipé. Toutes les informations obtenues lors de l'échographie sont stockées et deviennent des big data exploitables ultérieurement par l'éleveur et ses conseillers.