Ses parents n'étaient plus métayers lorsque Patrice Vidal est né, mais ils ont toujours gardé à la maison quelques vaches, brebis, cochons et volailles. Le dimanche, le jeune homme chassait avec son père et ses frères dans la campagne tarnaise. Des souvenirs forts qui lui font dire qu'il n'a « jamais vraiment aimé la ville » et qui l'ont amené à rester proche de la nature et des animaux dans sa vie professionnelle.

Bon élève, passionné de biologie, il est reçu à l'Ecole nationale supérieure d'agronomie et d'industries agroalimentaires à Nancy, où il décroche un DEA de sciences agronomiques et un diplôme d'ingénieur agronome. A 25 ans, il devient professeur de zootechnie au lycée agricole de Flamarens, à Lavaur, dans le Tarn, fonction qu'il occupe depuis 2000.

« CERTAINS N'ONT JAMAIS VU UNE VACHE DE PRÈS ! »

Il y a huit ans, alors que l'exploitation du lycée devait être reconstruite, Patrice a demandé que sa classe y soit accolée. Par les fenêtres, les élèves peuvent désormais voir les vaches, mais aussi observer des lièvres et des chevreuils. « Nous avons tout sur place pour l'élevage : couloirs de contention, matériel de pesée et de traitement... Dès la classe de seconde, nous initions les lycéens à la manipulation des animaux, à leur alimentation ou encore à la récolte des fourrages. Certains n'ont jamais vu une vache de près », poursuit l'enseignant.

Chaque année, les élèves font sept semaines de stages dans des exploitations, dont une semaine dans celle du lycée. Ils abordent toutes les facettes de l'élevage, du vêlage à la vente de caissettes de viande, en passant par les semis et les récoltes. « Les étudiants que nous recevons en Bac pro sont généralement très motivés et ont hâte de s'installer avec leurs parents, ajoute Patrice. Nous recevons aussi de plus en plus de lycéens issus de familles urbaines ou néorurales, candidats à une installation hors cadre ou à un poste de technicien. Lorsqu'ils arrivent, nous avons souvent du mal à les convaincre de poursuivre en BTS. Cependant, une fois le Bac en poche, beaucoup poursuivent leurs études. » D'autant que les expériences dans les exploitations de la région et en entreprises leur permettent de peaufiner leurs projets avant de se lancer.