« En septembre 2015, j'effectuerai ma trentième rentrée scolaire avec le même enthousiasme que la première », sourit Jean-Noël Allary, professeur en agroéquipement au lycée du Breuil-sur-Couze, dans le Puy-de-Dôme. Après un BTS Machinisme agricole, il a décidé d'enseigner pour « comprendre et faire comprendre cette matière passionnante et ses nombreuses évolutions à venir ».
UNE MATIÈRE QUI PLAÎT
Son établissement accueille 120 élèves de la seconde pro CGEA au BTS Productions végétales. « J'y ai grandi professionnellement, confie-t-il. J'ai l'avantage d'intervenir dans chaque classe avec une matière qui intéresse la majorité des élèves. »
La sécurité est l'un des fers de lance de l'enseignant. Le lycée a été équipé de la seule piste pour tracteurs existant en Auvergne. Tous les élèves l'utilisent. Elle sert au passage des Cases (1) : en plus des 8 (tracteurs de plus de 50 ch) et 9 (engins de levage), le Cases 1, qui concerne les mini-engins comme le valet de ferme, sera ouvert à la rentrée prochaine, suite à une demande émanant des services de remplacement. « Nos portes sont ouvertes sur les besoins du monde professionnel. Nous n'en ferons jamais trop en termes de prévention, avec du matériel qui évolue en même temps que la taille des exploitations et la diminution de la main-d'oeuvre. »
Composée d'une quinzaine d'enseignants soudés, l'équipe du lycée est consciente que le métier d'agriculteur évolue. « Nous formons de futurs chefs d'entreprise qui devront plus que jamais être de bons gestionnaires, ouverts sur l'innovation et la diversification. Ils seront amenés à devenir des acteurs du territoire, à fournir des services (gîtes, vente directe...), à produire de l'énergie... D'où une grande synergie entre les différents enseignements. D'ailleurs, les professeurs de matières générales et ceux de matières professionnelles travaillent fréquemment en duo », explique Jean-Noël.
Les nombreuses sorties sur des exploitations ou chez d'anciens élèves du lycée sont ponctuées de comptes-rendus écrits notés. « Réglage précis d'un pulvérisateur, réduction des charges de mécanisation par des choix judicieux de matériel, conduite économe et sécuritaire... Tous les détails comptent dans l'équilibre économique d'une exploitation. Surtout pour une génération qui n'aura pas le droit à l'erreur ni à l'à-peu-près. A nous de bien les préparer. »
(1) Cases (certificat d'aptitude à la conduite en sécurité).