Chaque premier dimanche de juin, le monde des passionnés de miniatures agricoles se réunit à Chartres. C'est là que se tient le Salon du jouet et de la miniature agricole, le plus gros rassemblement de ce genre en France et le deuxième en Europe. Tout a commencé il y a vingt-deux ans au Compa, le conservatoire de l'agriculture de Chartres. En 2005, l'ampleur de la manifestation contraint les organisateurs à déménager pour Chartrexpo, le parc des expositions de la ville. Aujourd'hui, la manifestation s'étend sur quelque 5 000 m2.

LA FOIRE AUX MODÈLES RÉDUITS

C'est l'Agri Coll Association (ACA) qui est à l'origine de cet évènement annuel. Cette association de passionnés compte quelque trois cents membres. Une trentaine de bénévoles sont nécessaires à la mise en place et à l'organisation de la manifestation. La 22e édition du Salon, qui s'est tenue le 7 juillet, a attiré près de 5 000 visiteurs. Autour des 150 stands du salon, les vendeurs professionnels côtoient les amateurs, ainsi que les 70 exposants de la partie diorama. Pour les créateurs et modélistes, le salon de Chartres représente un véritable supermarché pour assouvir leur passion. « Nous avons estimé à 30 000 le nombre de modèles mis en vente lors du Salon. Bien sûr, il y a parfois plusieurs fois le même modèle », précise Patrick Saulas, le président de l'ACA.

On peut y acheter les dernières nouveautés des fabricants, des modèles anciens ou rares, à des prix très variables. Les acheteurs viennent de loin pour dénicher le modèle qui manque à leur collection. Car les étals des vendeurs regorgent de miniatures publicitaires, de séries limitées ou encore de modèles trouvés à l'autre bout du monde et introuvables chez les revendeurs français. Des modèles artisanaux ou modifiés sont aussi mis en vente.

Par ailleurs, on y trouve de nombreuses pièces détachées de modèles du commerce, tels que des pneus, des relevages et autres capots. Le but du passionné n'est pas de refaire les modèles en kit, mais de se procurer la partie de la miniature qui l'intéresse, pour pouvoir ensuite réaliser sa propre machine.

Des artisans proposent aussi une large gamme de pièces détachées pour réaliser un modèle différent du celui du commerce. Enfin, les diverses matières premières nécessaires pour la réalisation de maquettes (profilé, plaque...) ou de dioramas (arbres, herbes...) sont également proposées à la vente.

LES PLUS BELLES MAQUETTES

A côté des stands de vente, il y a la partie exposition. Cette année encore, elle s'est remplie en un temps record. Ainsi, pas moins de 70 personnes ont pu exposer leurs créations. Les modèles artisanaux et modifiés sont, le plus souvent, mis en situation dans des décors reproduits l'échelle, appelés dioramas. Parmi les différentes scènes reproduites figurent des corps de ferme typiques de certaines régions, des bâtiments d'élevage, ou encore divers champs et paysages permettant de simuler l'action des automoteurs de récolte, des outils de travail du sol... Les exposants réalisent leur diorama pour mettre en valeur un terroir, présenter une époque ou encore une ferme qui leur est chère. Ainsi, des exposants de tous âges, venus des quatre coins de la France et des pays frontaliers, ont proposé une grande diversité de scènes rurales reproduites fidèlement. Certains poussent le détail à son paroxysme, en simulant l'usure, la salissure ou encore la rouille sur les modèles réduits. Cette technique, inspirée du modélisme militaire, s'appelle la patine.

La partie exposition du Salon de la miniature agricole affiche une volonté d'échange et de convivialité. Les exposants partagent leur expérience avec les visiteurs, communiquent sur des techniques utilisées pour réaliser leurs maquettes, leur diorama, ou sur les matériaux privilégiés. « Il y a un côté pédagogique dans les dioramas, ajoute Patrick Saulas. Bien souvent, ils permettent d'expliquer et de présenter simplement l'agriculture aux citadins, mais ils retracent également l'histoire de la mécanisation agricole pour les plus jeunes d'entre nous. »

- Une miniature du commerce est éditée chaque année, en série limitée, pour la manifestation. En 2015, le modèle retenu par l'ACA était un Renault 155-54, fabriqué par la marque Replicagri, ce qui a ravi les fans de la marque au losange, dont les reproductions en miniature se font trop rares. Il a été fabriqué à 2 500 exemplaires.