Hasard du calendrier, les deux tours des élections régionales des 6 et 13 décembre se dérouleront sur fond de Cop 21. Cette grand-messe internationale autour du réchauffement climatique. Si, au cours de cette conférence, les chances de parvenir à un compromis sur des objectifs chiffrés et contraignants semblent réduites, les thèmes écologiques n’en irriguent pas moins le marketing politique du moment. Quelle que soit la couleur des listes en présence aux régionales, le bio, les produits locaux et les circuits courts se taillent une bonne part dans les propositions touchant l’agriculture. Des programmes qui se traduisent en orientations budgétaires, même si celles-ci peuvent évoluer à l’issue des élections. D’aucuns y voient l’art de concilier producteurs, consommateurs et environnementalistes…, autant de catégories d’électeurs !

Pour rester matérialiste, l’enjeu financier est significatif, vu les nouvelles attributions et les nouveaux périmètres des Régions. Non contentes de devenir autorités de gestion, sur les fonds issus du second pilier de la Pac, elles pourront donner des inflexions à travers les critères d’attribution des aides. Des critères qu’il faudra définir avec équité dans le cadre du redécoupage territorial. Prise en l’état, la situation révèle en effet des différences entre Régions voisines. Certaines faisant plus que d’autres la part du feu entre l’agriculture rêvée et celle qui ne peut rester en marge de la compétition économique élargie.

Reste à savoir si les enveloppes disponibles seront utilisées à bon escient et si, par exemple, les collectivités locales en charge de la restauration hors foyer auront, elles-mêmes, les moyens financiers pour acheter bio ou local...

Les élus représentants du monde agricole auront donc la délicate tâche de rappeler les Régions à la réalité : mener une politique efficace d’aides à l’investissement en matière de bâtiment et d’équipement, et favoriser l’installation à travers des orientations en phase avec les débouchés et les attentes des candidats potentiels.