« Nous avons besoin de sécher quelques centaines de tonnes de maïs en auto-consommation sur l'exploitation. Afin d'utiliser un système déjà en place pour nos quatre coupes de luzerne, nous avons adapté le séchage en grange pour un tiers de notre surface de maïs grain, explique Bruno Greffet. Pour des raisons économiques, nous ne souhaitions pas investir dans un séchoir à céréales. En outre, nous ne stockons pas à la ferme », précise l'agriculteur.

UN DÉSHUMIDIFICATEUR POUR L'ÉTÉ

Depuis 2007, le Gaec de Stivan compte 7 associés, dont Bruno Greffet. Installé à Biziat, dans l'Ain, l'exploitation compte 620 ha, dont la moitié en céréales, et un troupeau de 250 vaches laitières, pour une production de 2,2 millions de litres de lait. « La ration des bovins est principalement composée d'ensilage, de foin, regain et luzerne. » Le séchage en grange est réservé à la luzerne et, selon les années, à quelques hectares de regain supplémentaires.

Le séchoir est composé de deux cellules de 225 m2 et d'une de 150 m2. La quatrième, en bout de bâtiment, est spécifique au maïs grain. La cellule a une surface de 100 m2 et est entourée de quatre murs de 1,5 m de haut. Le fond forme un caillebotis en bois pour la luzerne et un caillebotis en toles perforées pour le maïs.

 

- L'efficacité du séchoir est garantie par une pompe à chaleur et un déshumidificateur. La pompe fournit 15 °C supplémentaires par rapport à la température ambiante. Le déshumidificateur est principalement mis en service, l'été, pour la luzerne, lorsque l'air est trop humide. Un puissant ventilateur pousse l'air chaud sous les cellules. Un système de volets guide le flux vers l'une ou l'autre. Celle dédiée au maïs est la plus proche du ventilateur.

 

- Le maïs est séché à plat sans brassage. Il est réparti manuellement à l'aide d'une manche souple sur toute la surface des grilles, sur une couche de 75 cm d'épaisseur. « Le grain commence à sécher par le bas. Avec la luzerne, la chaleur monte par cheminée dans le tas. En maïs, c'est plus homogène », souligne Bruno. Après deux ou trois jours, une seconde couche de 75 cm est cumulée sur la première, selon le même principe que pour la luzerne.

 

- La manipulation est entièrement assurée par une suceuse à grain. Elle est entraînée par la prise de force du tracteur. Son débit est de 40 t/h. Lorsque les deux couches sont sèches, soit une centaine de tonnes de maïs, il faut moins de trois heures pour vider la cellule.

 

- Le coût de la tonne de maïs séché est de 4 €, sans prendre en compte l'amortissement du bâtiment. « Lors de l'investissement, nous étions partis sur un calcul pour 400 t de fourrage à sécher, soit 60 €/t sur quinze ans.

 

- La pompe à chaleur fonctionne à l'électricité, tout comme le ventilateur, soit 120 kW/h cumulés. Nous travaillons avec EDF et un abonnement. Avant le 31 octobre, nous sommes en tarif jaune, soit 3 à 4 fois moins cher qu'un tarif bleu. Nous arrivons toujours à récolter notre maïs avant le 31 octobre. Evidemment, au-delà de cette date, nous ne serions plus assez compétitifs et devrions changer de stratégie pour sécher notre récolte. Jusque-là, notre système répond très bien à nos besoins tout en optimisant notre installation de séchage en grange », se réjouit Bruno.