Des bovins qui pâturent avec des ovins, c'est une habitude qui remonte à plusieurs dizaines d'années au Gaec de Champagny. Francis et Rémy Philippon, qui exploitent aujourd'hui 272 ha à Champagny-sous-Uxelles, en Saône-et-Loire, ne sont pas prêts de l'abandonner. « Les 145 vaches charolaises et les 200 brebis charollaises sont complémentaires », souligne Francis.
Dès le mois de mars, à la constitution des lots pour la mise à l'herbe, elles sont mélangées. « Nous comptons dix à vingt brebis pour 25 à 30 vaches en fonction de la taille de l'îlot de parcelles », indique Francis. Le lot ainsi constitué est conduit en pâturage tournant au printemps. « Les bovins pâturent l'herbe la plus haute tandis que les brebis consomment la plus basse. » Cela entretient un couvert dense et diversifié. Les légumineuses, avec un accès à la lumière favorisé, sont nombreuses.
PAS DE CONTRAINTES LIÉES AU PARASITISME
« Les deux espèces s'entendent parfaitement, indique Francis. Le plus souvent, elles ne se quittent pas. Au printemps, il arrive que les veaux et les agneaux jouent ensemble. » Au cours de la saison de pâturage, les brebis changent toutefois de « partenaires ». Elles sont rentrées à plusieurs occasions : lors du contrôle de performances, au moment de la tonte et du sevrage et à la mise en lutte, fin août. Le transfert des espèces s'effectue séparément et, la plupart du temps, en bétaillère sachant que les îlots de parcelles sont équipés de parcs de contention.
« La découverte d'une nouvelle pâture redonne de l'appétit aux moutons », indique Francis, qui reste attentif à leurs performances. Une partie d'entre eux sont vendus en reproducteurs. Les meilleurs participent aux concours nationaux de la race. Francis a remporté deux premiers prix lors du dernier Salon de l'agriculture, à Paris, et du Sommet de l'élevage à Cournon, dans le Puy-de-Dôme.
La contrainte de cette organisation, ce sont les clôtures. En plus des quatre rangs de barbelés, les associés installent une rangée de grillage Ursus.
La cohabitation des brebis et des vaches ne change rien à la gestion du parasitisme. « Nous devons être rigoureux dans le traitement des douves et des strongles pour tous les animaux, souligne Francis. Les parasites sont traités préventivement, mais des réfexions sont en cours pour effectuer des coprologies et des traitements préventifs.