Une production en recul dans l'Union européenne (UE) début 2013, un effondrement de l'offre nord-américaine à cause de la diarrhée épidémique porcine (DEP), une demande asiatique croissante. Bref, tous les éléments étaient réunis pour que les trésoreries des élevages français se requinquent.

- C'était sans compter la peste porcine africaine qui, en février, fait une incursion en Lituanie et en Pologne. Bilan : Moscou, premier client extérieur de l'UE, ferme ses frontières invoquant l'argument sanitaire. Dans un premier temps, les Etats-Unis, le Canada et le Brésil profitent de notre absence. Jusqu'à ce que le nord de l'Amérique nous rejoigne sur la liste des pays sous embargo en août dernier, mais pour des raisons politiques cette fois. La Russie est une destination majeure de la viande européenne et quasi unique pour les pièces grasses, y compris le gras. De janvier à septembre 2013, selon France-AgriMer, elle a acheté 188 000 t de pièces grasses sur les 267 000 exportées vers les pays tiers.

- L'Europe occupe le terrain libéré en Asie par les Etats-Unis. De janvier à septembre, les exportations au Japon augmentent de moitié, celles vers la Corée doublent. Les ventes de viande en Chine restent stables, celles d'abats augmentent mais la France y perd des parts de marché. Nos performances aux Philippines s'améliorent (+ 29 %) mais pas autant que celles des Allemands (+ 142 %). Les Philippins doublent leurs achats en Europe : 150 000 t sur neuf mois, notamment ceux de gras.

- Au final, les exportations communautaires chutent de 10 %, une contre-performance à relativiser, la Russie représentant un tiers des ventes de l'UE dans les pays tiers. Les conséquences sur la balance commerciale française sont évidentes : le déficit s'accroît. Le recul des exportations, de 7,4 % en valeur, s'accompagne d'une augmentation de nos importations de 1,3 %, et notamment celles de produits élaborés.