Les plus grandes firmes semencières françaises et étrangères réinvestissent massivement dans la recherche sur le blé tendre, qui était jusqu'alors la céréale oubliée des grands projets de sélection, comparé au maïs, par exemple. Ce coup d'accélérateur est rendu possible grâce aux progrès réalisés récemment sur le phénotypage haut débit des variétés au champ, la sélection assistée par marqueurs, et la génomique. Cette dernière consiste à prédire le comportement des plantes sans attendre que les caractères agronomiques s'expriment, réduisant ainsi le temps d'obtention d'une variété adaptée à la région et au contexte pédoclimatique. Les attentes de la filière blé tendre sont nombreuses : plus de rendement, bien sûr, mais aussi une meilleure résistance aux maladies et parasites, aux stress hydriques et azotés. Face aux contraintes climatiques et réglementaires, les producteurs pourraient donc trouver leur salut dans des variétés issues de la génomique. Mais il faudra encore cinq à dix ans pour la mise en route de ces variétés innovantes. La courbe des rendements moyens repartirait alors vers le haut.