Les mois qui viennent de s'écouler le prouvent : l'Allemagne affirme un peu plus son rôle de marché directeur sur l'échiquier européen. Dès que notre voisin peine à exporter, l'ambiance commerciale sur le marché intracommunautaire s'alourdit.

Les exportations européennes résistent à la baisse de la demande mondiale. Elles se maintiennent au-dessus des 2 millions de tonnes (Mt) sur les huit premiers mois de l'année. Les opérateurs européens profitent de l'absence des États-Unis sur les marchés russes et chinois et de leur meilleur positionnement en termes de prix au Japon. Sur les trois premiers trimestres de l'année, les envois de viande bondissent de 31 % vers la Chine, de 20 % vers la Russie et de 5 % vers le Japon. Le commerce avec la Corée du Sud, qui a reconstitué son cheptel, est plus difficile.

Côté production, les chiffres sont moins brillants. Le fléchis se ment est encore plus net au second semestre. Les dernières estimations sont celles présentées le 21 novembre, lors du conseil spécialisé « viandes blanches » de FranceAgriMer. De janvier à août, l'Union européenne abat 1,3 % de porcs en moins : 2,2 % de moins en France, 2,9 % au Danemark, 5 % aux Pays-Bas, et 1,7 % en Espagne. Si l'Allemagne réussit à maintenir son activité (+ 0,7 %), c'est grâce aux animaux vivants livrés par ses voisins danois et néerlandais.

La dernière enquête sur les cheptels au niveau communautaire laisse entrevoir une poursuite du mouvement. La France annonce 2,1 % de truies en moins en 2013 par rapport à 2012, l'Allemagne 5,4 % et l'Espagne 6,5 %. Le Danemark et les Pays-Bas progresseraient légèrement. Les baisses annoncées, si elles se réalisent, devraient avoir un effet positif sur le prix à la production. Cette année, il faudra se contenter d'un niveau proche de 2012. Le prix de base moyen sur onze mois au Marché du porc breton atteint 1,474 €/kg. C'est 1,10 % de plus que l'an dernier.