Les cours mondiaux des poudres de lait et du lactosérum se stabilisent à un niveau élevé, après leur flambée au printemps. Ce qui n'est pas sans provoquer quelques frictions entre producteurs et transformateurs français (voir page 54).

L'envolée des cours des produits industriels trouve, en grande partie, son origine dans l'hémisphère Sud. A cause d'une nouvelle sécheresse, la collecte néozélandaise chute de 6,3 % au cours des neuf premiers mois de l'année, par rapport à la même période en 2012. Elle se redresse depuis juillet, mais cela ne compensera pas les volumes perdus de janvier à fin juin. En Australie, la production recule aussi, de 6,1 %, mais pour des raisons structurelles. Celle de l'Argentine est victime de la concurrence des productions végétales. Parmi les poids lourds du marché mondial, seuls les Etats-Unis voient leur collecte progresser, de 0,4 %.

En Europe, les livraisons s'érodent de 0,4 % sur les neuf premiers mois de l'année. Comme d'habitude, l'Europe du Nord se distingue : la collecte progresse de 3,9 % aux Pays-Bas et de 1,4 % en Allemagne, deux pays qui devraient dépasser leur quota. L'Irlande (+ 1,4 %) et le Danemark (+ 1, 3 %) ne sont pas en reste. La France affiche une des plus fortes baisses : 1,3 %. Selon les sondages de FranceAgriMer, la production a atteint son point bas en juillet, avec un mois d'avance. Il a fallu attendre mi-septembre pour la voir redémarrer. Ce dynamisme semble aujourd'hui s'essouffler, sans doute à cause des coûts de production encore élevés.

Ce recul de la collecte limite les exportations françaises. Celles de poudre de lait écrémé chutent de près de 48 000 t au cours des huit premiers mois de l'année, un volume équivalent à la baisse des fabrications. En revanche, les exportations de fromages progressent à la fois vers l'Union européenne et les pays tiers. Bref, la présence de la France sur les marchés internationaux dynamiques est bridée par sa collecte.