En 2013, entre le mauvais temps à la floraison, les orages de grêle et les pluies aux vendanges, les prévisions de récolte ont dû être revues à la baisse. Au 1er novembre, elles s'établissaient à 42,3 millions d'hectolitres, à peine au-dessus de 2012, qui, avec 41,3 Mhl, était déjà une petite année.

Durant la campagne 2012-2013, les caves ont dû puiser dans leurs stocks pour servir leurs clients. Le recul des transactions en vrac a été limité à 2 %. Les cours des vins ont progressé, sans compenser partout les pertes de récolte. Pour l'AOC Bordeaux, avec un recul des volumes de 5 %, la hausse des prix a atteint 9 %. Dans le Beaujolais, avec 30 % de volume en moins et des cours revalorisés de 51 %, les vignerons ont réussi à reconquérir un peu de marge. En Languedoc-Roussillon, les IGP Pays d'Oc ont poursuivi leur croissance, en volume comme en prix. Dans tous les vignobles, les cours des rosés, portés par la demande, se sont envolés. En AOC Côtes-de-Provence, la hausse a atteint 19 %.

Pour 2013-2014, en raison de stocks réduits et d'une nouvelle petite récolte, il y a un risque de surchauffe. A Bordeaux, avec une récolte en baisse de 20 %, le cours du tonneau de 900 l a grimpé à 1 208 € en octobre 2013, contre 995 € un an plus tôt. Les Côtes-du-Rhône, déjà à 125 €/hl, visent les 135 €. Coop de France Languedoc-Roussillon s'est fixé l'objectif de ne rien vendre en dessous de 80 €/hl pour les cépages rouges et rosés en IGP Pays-d'Oc.

Jusqu'où peuvent aller ces hausses ? Tout dépendra de l'équilibre entre offre et demande. Sur le marché français, les achats des ménages reculent de 2 % en 2012-2013. Seuls les Bib, les blancs et les rosés, progressent. La concurrence s'accroît et la pression sur les prix aussi. A l'export, après deux ans de reprise, les ventes ralentissent. Pour les huit premiers mois de 2013, elles augmentent de 0,3 % en valeur, mais reculent de 1,7 % en volume, surtout à cause de pertes de marché en Asie.