Arvalis mène tous les ans des essais pour évaluer l'efficacité des produits dans un contexte favorable aux maladies. Le choix de la (ou des) dose est réalisé en fonction du prix des produits pour que le coût par hectare avoisine, pour chaque spécialité, 40 à 50 euros maximum. « L'objectif est d'approcher une sorte de rapport qualité/prix dans un contexte parasitaire susceptible de bien discriminer les modalités étudiées », explique l'institut.

Rouille jaune : l'époxiconazole en tête.

Le protocole des essais (départements du Calvados et du Morbihan) a été orienté vers des triazoles utilisables en T1 contre la septoriose. Ils restent efficaces, avec des prix intéressants. Les spécialités qui comportent les plus grandes quantités d'époxiconazole, comme Cherokee à 2 l/ha et Opus New à 1,5 l/ha, ont le meilleur rapport qualité-prix. Comparé à l'époxiconazole, le metconazole serait en retrait face à cette maladie. La présence de prochloraze dans les mélanges (Osiris Win 1,2 l/ha + Pyros EW 0,6 l/ha) permet d'avoir une meilleure efficacité et un gain de rendement plus important que dans ceux à base de chlorothalonil (Osiris Win 1,5 l/ha + Bravo 1 l/ha, mélange non autorisé à l'heure où nous publions l'article).

Rouille brune : triazoles et strobilurines.

Dans les essais (Bouches-du-Rhône et Drôme), l'application unique a été réalisée au stade dernière feuille pointante. « L'effet des strobilurines sur le développement de la rouille brune est encore très marqué », souligne Arvalis. Ainsi, la pyrachlostrobine, la pycoxystrobine et l'azoxystrobine sont à privilégier sur ce pathogène. Viverda à 1,25 l/ha et Priori Xtra à 1 l/ha, qui contiennent une strobilurine et une triazole, ont les meilleurs gains nets de rendement. Ensuite, arrive la référence Opus New à 1,5 l/ha, qui ne comporte qu'une triazole. Les SDHI n'ont pas de réel intérêt sur cette cible.

Septoriose : un SDHI au T2.

Les solutions adaptées au T1 ont été comparées dans les essais (24 et 91) et montrent que de nombreux fongicides sont envisageables. Les triazoles ou doubles triazoles associés à du chlorothalonil ou à du prochloraze restent proches. La meilleure efficacité est obtenue par le mélange Osiris Win 1,5 l/ha + Bravo à 1 l/ha (non autorisé). Cherokee (chlorothalonil associé à deux triazoles) montre un rapport qualité/prix intéressant. Sur T2, les expérimentations (Aisne, Eure et Morbihan) démontrent que les spécialités à base de SDHI sont très intéressantes contre la septoriose et dépassent les associations de triazoles + chlorothalonil ou triazoles + prochloraze. La référence Opus New à 1,5 l/ha est désormais dépassée par les associations à base de SDHI. Parmi les spécialités à base de carboxamides attendant d'être homologuées, BAS 702 F ou Ceriax (époxiconazole + fluxapyroxad + pyraclostrobine) présente un gain en termes d'efficacité et de rendement plus marqué que le boscalid, présent dans Viverda. Quant à BAS 712 F (metconazole + fluxapyroxad), il dispose des meilleurs résultats, montrant que le metconazole dépasse l'époxiconazole à dose similaire de fluxapyroxad.

Les deux SDHI les plus employés, Adexar et Aviator Pro, ont également été comparés. Dans un positionnement préventif et dans le cadre d'un programme, « leurs qualités technico-économiques sont équivalentes ».

Fusariose : Kestrel et Prosaro.

Deux essais ont été réalisés sur F. graminearum (Dordogne et Haute-Garonne) et deux autres sur Microdochium spp (Loir-et-Cher et Essonne). Les conditions étant plutôt favorables en 2013 au développement de la deuxième espèce, c'est le complexe de Fusarium graminearum et Microdochium spp qui a été étudié dans l'expérimentation menée au sud du territoire. « Encore une fois, les produits à base de prothioconazole confirment leur intérêt sur fusarioses », informe Jean-Yves Maufras, spécialiste de la protection des plantes chez Arvalis. Kestrel et Prosaro présentent une grande efficacité, avec un avantage pour Kestrel « mieux équilibré pour gérer la qualité sanitaire ». Le prochloraze a aussi un intérêt sur Microdochium. Quant aux strobilurines, seules la fluoxastrobine et la dimoxystrobine ne dégradent pas la qualité. Sur Microdochium spp, Cercobin (thiophanate-méthyl) en mélange a des résultats proches des spécialités à base de prothioconazole mais accompagnés cette fois d'une dégradation sanitaire.

Ces résultats inhabituels questionnent et des investigations complémentaires sont nécessaires.