Comme ce fut le cas en 2008, le fait marquant de la campagne précédente est sans conteste le retard de développement des cultures. Il s'est accumulé pour atteindre jusqu'à trois semaines. Cela s'explique par des implantations tardives mais aussi par des conditions pluvieuses et froides au printemps. Ces conditions météorologiques ont également joué sur la pression des maladies... « Ces retards ont mis en difficulté les agriculteurs pour la gestion des différentes applications fongicides, complète Arvalis. Il fallait alors se baser sur l'apparition des stades clés, deux noeuds pour le T1 et dernière feuille étalée pour le T2, afin de déclencher les traitements. »

SEPTORIOSE : SUR UN AXE SUD-OUEST/NORD-EST

Avec une nuisibilité moyenne de 17,1 q/ha selon Arvalis, la pression septoriose demeure dans la moyenne des dix campagnes précédentes. L'inoculum s'est maintenu grâce à un automne et un hiver plutôt cléments. Les contaminations ont eu lieu à la fin du printemps compte tenu de la forte pluviométrie et d'une légère hausse des températures à cette période.

Cette année s'est aussi caractérisée par l'apparition de symptômes souvent tardifs. Il y a eu fréquemment des interventions trop précoces et donc une protection contre la maladie insuffisante. Dans ce contexte, l'utilisation d'outils d'aide à la décision avait tout son intérêt (lire le témoignage page 57). La pression de la maladie était plutôt importante sur un axe Sud-Ouest/Nord-Est, donc sur des zones habituellement beaucoup moins touchées par ce pathogène.

Des symptômes inhabituels ont été observés autour de l'épiaison, avec des taches verdâtres et non marrons. Les pycnides étaient plus petits et d'une couleur vert foncé, alors qu'elles sont normalement noires. Une confusion était possible avec la microdochiose. L'institut rappelle que l'apparition des symptômes de la septoriose est beaucoup plus précoce.

ROUILLES : FAIBLE NUISIBILITÉ

Alors qu'en 2012, la rouille jaune était très présente, pour cette campagne, les spécialistes s'attendaient à une forte pression, d'autant que la nouvelle race Warrior/Ambition, qui dominait en 2012, inquiétait. Arvalis estimait en outre que les conditions météorologiques de l'automne et de l'hiver avaient permis de conserver l'inoculum. Pourtant, seules les variétés les plus sensibles telles que Trapez ou Altigo ont été touchées par la rouille jaune. Le pathogène a aussi été observé ponctuellement en zones maritimes. Dans l'ensemble, la faible pression de la rouille jaune serait due à de fortes pluies et de trop faibles températures qui ont enrayé la sporulation au printemps.

La nuisibilité de la rouille brune a été faible en moyenne sur une grande partie du territoire. Seul le sud de l'Hexagone a présenté une pression plus importante. Les températures plus élevées et les pluies plus abondantes sur ces zones ont permis à la maladie de se développer. Au Nord, les conditions climatiques n'étaient pas favorables à ce pathogène et seuls quelques rares symptômes tardifs ont été observés.

FUSARIOSES : PEU DE DON

Tout laissait penser que les blés seraient plus touchés par la fusariose que ce ne fut le cas. Même si des symptômes ont été observés, au final, la pression a été en moyenne plus faible que l'an dernier. Fait inhabituel, Microdochium spp a pris le dessus sur Fusarium graminearum, compte tenu des températures fraîches à la floraison. La qualité sanitaire a donc été peu affectée car Microdochium ne produit pas de mycotoxine Don (déoxinivalénol) mais peut avoir en revanche un impact sur le rendement.

OÏDIUM, HELMINTHOSPORIOSE : PRESSION MODÉRÉE

Comme lors de la précédente campagne, l'oïdium a été peu nuisible. Mais il a toutefois été observé sur des variétés sensibles à très sensibles, comme Pakito ou Bermude, dans le Nord-Pas-de-Calais, en Picardie, Champagne-Ardenne, dans le nord Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées. Quant à l'helminthosporiose, elle est encore restée très discrète.