Le N163 est à ce test ce que le pilier est au rugby ! Moins flamboyant que les trois-quarts, moins mis en avant que les demis, il se contente d'abattre son travail dans l'ombre et avec efficacité.
Son confort spartiate lui barre encore le chemin du podium. Néanmoins, on peut dire que le jour où Valtra se décidera à moderniser sa cabine, le N fera de gros dégâts chez ses adversaires !
Le Valtra N163 Versu en vidéo et en diaporama.
FICHE TECHNIQUE |
• Puissance maximale : 165 ch• Moteur : Agco Power de 4,9 l• Antipollution : SCR• Transmission : semi-powershift à 5 rapports• Version : Versu |
Moteur (note : 10/10)
Le N163 est équipé d'un moteur maison Agco Power (ex-Sisu) de 4,9 litres de cylindrée. C'est le plus puissant du test parmi les tracteurs équipés d'un système de dépollution avec AdBlue et 165 ch de puissance maximale à la prise de force avec boost.
Quant à la consommation, le Valtra se montre très économe puisqu'il est mesuré à 239 g/kWh, soit la deuxième performance du comparatif, avec notamment une consommation assez faible d'AdBlue.
Enfin, le N réalise la meilleure performance du test en puissance de traction, ce qui met en avant l'efficacité de sa transmission. En cabine, le chauffeur a la possibilité de mémoriser deux régimes moteurs et de les activer sur l'accoudoir.
Transmission (note : 6/10)
Le N163 est équipé de la boîte Versu qui comprend quatre rapports mécaniques et cinq vitesses powershift pour offrir au total vingt possibilités dans les deux sens de marche. Une gamme rampante équipe également ce tracteur mais son levier mécanique est tellement « viril » qu'il est difficile de passer dans ce mode.
La boîte Versu étant conçue sur la même base que la Direct à variation continue, ses commandes sont presque identiques, avec les boutons + et - sur l'accoudoir pour changer les rapports sous charge et un bouton « shift » caché sous l'accoudoir pour actionner les rapports mécaniques.
La boîte se pilote selon trois modes : manuel, Auto 1 et Auto 2. Dans les deux modes Auto, les powershift passent automatiquement en fonction de la charge. En Auto 1, les seuils de régime sont fixés d'usine tandis qu'en Auto 2, c'est le chauffeur qui les choisit.
Le terminal offre de nombreuses possibilités de paramétrage comme le ratio avant/arrière ou le passage automatique de C en D, à réserver aux pilotes chevronnés.
Valtra propose de mémoriser deux vitesses. Dans ce cas, il ne sera pas possible d'enregistrer un régime moteur. Enfin, le N dispose d'une fonction de type « Stop and Go » qui permet de gérer l'approche uniquement avec la pédale de frein.
Dissimulées. Certaines commandes comme l'accélérateur à main sont placées derrière l'accoudoir. (Photo de gauche)Héritage. Le pont avant suspendu du Valtra est hérité des anciens Fendt de la série 700. (Photo de droite)
Relevage (note : 6/10)
Comme toujours, Valtra se classe parmi les gros bras, avec une capacité de relevage de 7,1 t sur toute la course. Et comme d'habitude, les bras sont très longs. En cabine, la commande principale est un interrupteur appelé Autocontrol placé sur le côté de l'accoudoir. Il possède trois positions non identifiées : montée, stop et descente. Un bouton de terrage rapide est placé à proximité. Le contrôle de la profondeur est réalisé avec une molette dépourvue de système de blocage.
A l'arrière de la console de droite, deux boutons gèrent le relevage centimètre par centimètre pour faciliter l'attelage. Quatre potentiomètres contrôlent les réglages auxiliaires : vitesse de descente, butée haute, contrôle d'effort et enfin un bouton combiné pour le patinage et l'amortisseur d'oscillations.
Hydraulique (note : 8/10)
Le N est équipé de quatre distributeurs, dont les prises + et - sont réparties de part et d'autre du troisième point. Il faut donc faire le tour de la machine pour les coupler. En cabine, le chauffeur dispose d'un levier en croix et de deux commandes de type « bout de doigts » placées sur le côté de l'accoudoir.
Valtra offre de nombreuses possibiltiés de programmation de l'hydraulique. Le chauffeur peut affecter le levier en croix aux distributeurs avant et/ou arrière avec une simple molette. Ils sont tous réglables en temporisation et débit et il est possible de mémoriser trois configurations qui sont ensuite rappelées simplement avec une molette. Une touche sensititive près du terminal verrouille toute l'hydraulique.
Prise de force (note : 4/10)
C'est le point faible du N. Les deux régimes (540 et 1.000) s'activent avec un levier demandant une force surhumaine. Un interrupteur muni d'une sécurité peu commune pilote l'engagement de la prise de force.
Le Valtra possède un automatisme qui gère la prise de force en fonction de la position du relevage mais il ne sert qu'à arrêter le mouvement. Il faudra donc réengager la prise de force manuellement à chaque fois. La hauteur de déclenchement de l'automatisme n'est pas réglable.
Ponts (note : 8/10)
Le pont avant s'engage au moyen d'un bouton placé sur l'accoudoir. Ce dernier propose deux positions : auto et permanent. Le blocage des différentiels est situé sur la console et intègre la position du relevage en mode Auto.
Conduite (note : 7/10)
L'association entre la suspension pneumatique de l'essieu avant et l'amortissement mécanique de la cabine offre un bon confort sur la route. Le N est également très silencieux.
Cabine (note : 6/10)
Voilà maintenant treize ans que Valtra propose cette cabine à six montants. Il ne faut donc pas s'attendre à des évolutions majeures par rapport aux modèles testés lors des comparatifs précédents. Rustique, cette cabine est conçue à l'origine pour les utilisations forestières, qui constituent le gros du marché de Valtra en Finlande. On peut donc la confier à un novice ou à un chauffeur peu soigneux sans craindre d'éventuels dégâts. Les plastiques sont solides et la cabine peut être nettoyée à grande eau.
L'ergonomie reste le point faible du Valtra, avec des boutons répartis parfois en dépit du bon sens, entre l'accoudoir et la console de droite. Le petit terminal installé au bout de l'accoudoir multifonction est en couleurs depuis deux ans. Il offre de nombreuses possibilités au chauffeur qui prend le temps de l'apprivoiser. C'est d'ailleurs le cas pour de nombreuses fonctions comme l'hydraulique ou la boîte. Finalement, il faut passer des heures dans cette cabine pour l'apprécier.
Points forts | Points faibles |
• Moteur puissant et économe. • Boîte efficace. • Hydraulique performante. |
• Cabine désuette. • Ergonomie absente. • Changement des régimes de prise de force. |