Restauration. Le couple a aménagé l'ancienne bergerie en salle de réception pouvant accueillir des groupes sur réservation.

Elevage. Sur les 200 ha de parcours, Philippe et son fils Adrien luttent tous les ans contre la progression des genêts. Seul l'élevage extensif est possible.

 

L'EXPLOITATION

A Montselgues (Ardèche)

• Surface : 200 ha de parcours • 40 ha de prairies, 10 ha de céréales • Cheptel : 40 aubracs et 50 porcs engraissés en plein air par an • Main-d'oeuvre : 3 UTH• Diversification : magasin de vente à la ferme, gîte d'étape de 35 places, ferme-auberge de 40 couverts et salle de réception de 250 couverts

En 1998, Philippe et Fatima Vincent ont laissé leur exploitation ovine dans la vallée à leur fils aîné pour acheter une ancienne ferme à Montselgues, en Ardèche.

 

Situés à 1.100 mètres d'altitude sur la corniche cévenole, les 200 hectares de parcours caillouteux couverts de genêts n'offrent pas d'autre alternative que l'élevage extensif.

Cependant, l'exploitation de la Bombine a un atout majeur : elle est située sur un sentier de grande randonnée, le GR4, qui relie Royan à Grasse.

Le couple choisit de diversifier son activité dans l'agrotourisme, avec un objectif : valoriser par eux-mêmes la viande issue de leur troupeau de quarante aubracs et de la cinquantaine de porcs élevés en plein air.

Trois activités complémentaires

Philippe et Fatima ont entièrement rénové l'ancienne ferme pour aménager un gîte d'étape de trente-cinq lits, une auberge et un laboratoire de découpe et de transformation. La bergerie a été convertie en salle de réception de 250 couverts.

Au fil des années, le couple a bâti une clientèle de randonneurs à pied, à vélo ou à cheval. Au printemps et durant toute l'arrière-saison, il n'y a pas une minute à perdre. A l'inverse, en pleine chaleur estivale ou en début d'année, les randonneurs se font plus rares.

« La labellisation Gîtes de France a été un bon coup de pouce, souligne Philippe. Nous avons aussi un site internet. Mais l'accueil ne s'apprend pas, c'est une passion. Il faut surtout savoir s'adapter aux attentes des clients.

Par exemple, nous avons prévu une écurie, des parcs clôturés et du foin. Le gîte est composé de petites chambres de deux, quatre ou six personnes avec, pour chacune, une salle de bains indépendante. Les grands dortoirs sont passés de mode. »

Les trois activités d'accueil : les gîtes, l'auberge et la vente directe, sont complémentaires et offrent un débouché pour toute la viande produite. Bovins et porcs sont abattus à Langogne, en Lozère. Les carcasses sont ensuite transportées en camion frigorifique, puis découpées et transformées sur l'exploitation.

Un débouché pour la viande

 

« Nous écoulons les pièces de première catégorie, comme les entrecôtes, au détail dans notre magasin, pour une clientèle locale. Nous n'en avons pas suffisamment pour les proposer à la carte de l'auberge, détaille Philippe.

 

Nous cuisinons les morceaux de second choix pour les repas au gîte ou à l'auberge, afin d'apporter de la valeur ajoutée. Par ailleurs, les clients peuvent repartir avec nos saucissons, nos terrines et autres préparations maison en bocaux, qu'ils ont pu acheter dans le magasin de vente. »

Pour la famille Vincent, le pari est gagné : chaque morceau de viande trouve un débouché en circuit-court. Elle écoule ainsi un bovin tous les quinze jours et quatre porcs par mois. Les volumes suffisent juste pour faire face à la demande.

« En moyenne, nous valorisons nos animaux trois fois mieux que s'ils étaient vendus sur pied », estime Philippe.

Pic de travail

Mais cette réussite a un prix. Philippe et Fatima ne comptent pas leurs heures de travail. Le gîte fonctionne toute l'année. L'auberge et le magasin sont ouverts tous les week-ends et en semaine pour les groupes sur réservation. Le couple est aidé par leur fils cadet, Adrien, salarié de l'exploitation.

Après un BTS dans l'agroalimentaire, il prépare une formation de boucher en alternance pour seconder son père à la découpe. Père et fils font tourner l'exploitation. Quant à Fatima, elle est derrière les fourneaux. Et lorsqu'un groupe de 150 personnes arrive, tout le monde met la main à la pâte.

« Nous aurions du travail pour une autre personne, mais les charges ne nous permettent pas d'embaucher quelqu'un », regrette-t-elle.

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Renseignements : http://www.gite-labombine.com

De la viande de qualité pour se démarquer

« Nous voulons offrir une viande de qualité à nos clients, insiste Philippe. Nous commercialisons des génisses et des boeufs de deux ans et demi. Les carcasses maturent au minimum quinze jours avant découpe. »

Dans le « menu du terroir » de l'auberge, la famille privilégie les produits de l'exploitation. La serre de 250 m² fournit les légumes, sauf l'hiver.

« Les clients viennent chercher quelque chose qu'ils ne trouvent pas ailleurs, poursuit-il, que ce soit la qualité de la nourriture ou les paysages de nos montagnes. Nous mettons l'accent sur cette différence. Par exemple, nous proposons des jambons cuits à la broche dans notre cheminée. »

LES RÉSULTATS

• Répartition du produit de l'exploitation par activité (2012)

 

 

• Répartition du produit des activités d'accueil (2012)