«J'ai acheté un strip-till, il y a trois ans, pour semer le maïs, explique Jean-Luc Maeyaert, installé depuis 2004 en Gaec laitier sur 235 ha à Verchocq, dans le Pas-de-Calais. J'étais passé au semis direct pour la plupart des autres cultures mais la démarche m'a paru un peu trop aléatoire pour le maïs. Et nous comptons absolument sur nos 45 ha pour nourrir nos vaches laitières. »

Le jeune agriculteur a profité de l'investissement pour semer 5 ha de betteraves sucrières après un passage de strip-till. En 2012, il a aussi semé 15 ha de colza car les conditions n'étaient pas bonnes pour le semis direct.

A LA PLACE DU SEMIS DIRECT

La décision de passer au strip-till est le résultat d'un long cheminement sur l'exploitation. « Certaines parcelles étaient déjà gérées en TCS depuis 2000, avant tout pour lutter contre l'érosion, indique-t-il. Nos terres sont relativement en pente, une partie en limons battants, le reste en argile à silex. Après avoir effectué des essais avec le Geda du Haut-Pays, j'ai acheté un Easy Drill de Sulky pour semer en direct les céréales à paille. Pour le maïs, je continuais à préparer mes sols avec un à deux passages de déchaumeurs. J'ai opté pour le strip-till afin de limiter le travail du sol à la bande de semis et ainsi gagner du temps et faire des économies de carburant. »

LE STRIP-TILL SEUL OU EN COMBINÉ SEMOIR

Jean-Luc Maeyaert a choisi un modèle Duro-France de 3 mètres et 4 rangs car les matériels américains sont trop lourds et plus chers. « Le Duro travaille sur une largeur de 5 cm, c'est parfait », souligne le jeune agriculteur. Il a opté pour le système de GPS RTK, de John Deere, et un semoir monograine NGPlus Monosem de 4 rangs d'occasion qu'il a équipé de 2 rangs supplémentaires pour semer les betteraves et le colza à 45 cm d'écartement. Il a fait de même avec le strip-till. Passer de 4 à 6 rangs pour les deux matériels nécessite 3 heures mais Jean-Luc n'écarte pas l'idée de semer les maïs à 45 cm. Il a également installé un dispositif de fertilisation sur rang, avec une cuve avant sur son tracteur.

Il utilise son strip-till seul ou en combiné avec le semoir, et un tracteur de 130 ch. « J'ai effectué un essai à l'automne. Cependant, dans mes sols, il est préférable d'employer le strip-till au printemps, remarque Jean-Luc. Il est possible de travailler jusqu'à 22 cm de profondeur mais j'estime qu'un ameublissement du sol sur 10 à 12 cm s'avère suffisant. »

Avec deux ans de recul, Jean-Luc Maeyaert est satisfait de son choix : « Le maïs, les betteraves et le colza ont bien levé et ont poussé régulièrement. En 2012, pour la première année d'utilisation, j'ai obtenu le même niveau de rendement que mes voisins, 12 à 17 t MS/ha en maïs selon les parcelles, et 65 t/ha (1) en betteraves. Avec une consommation de 14 l/ha pour le strip-till, le semis et l'apport d'azote, il estime faire une économie en carburant d'au moins 30 %.

(1) L'année n'était pas favorable aux betteraves sucrières.