Dans son dernier bulletin statistique du mois de mars 2013, le service de l'observation et des statistiques du ministère des Transports estime que, toutes marchandises confondues, la part du transport routier occupe 80,5 % des volumes transportés à l'intérieur du pays, le ferroviaire concentre 15,7 % des volumes et le fluvial, seulement 3,8 % sur l'année 2012.
FranceAgriMer travaille actuellement sur la compilation de données, en partie collectées auprès des organismes stockeurs, concernant les différents modes de transport de produits agricoles (céréales et oléoprotéagineux). Les travaux de recoupement d'informations n'étant pas terminés, les chiffres ne sont pas définitifs et ne constituent que des tendances basées sur plusieurs campagnes (absence de données pour plusieurs régions à partir de 2009-2010).
PARTICULARISMES RÉGIONAUX
Ainsi, sur l'ensemble du territoire français, 13 % des grains transportés (contre seulement 3,8 % pour l'ensemble des marchandises) le seraient par voie fluviale. Le rail représenterait en moyenne 13 % des volumes et la route environ 74 %. En dix ans, la part des volumes convoyés par le rail a été divisée par deux en faveur du fluvial (+ 9 %) et du transport routier (+ 6 %).
Selon Voies navigables de France (VNF), les produits agricoles représenteraient 25 % des marchandises transportées par voie d'eau. Les régions bien pourvues en voies naturelles navigables et autres canaux sont celles où le fret fluvial est le plus actif, à l'image du Nord-Pas-de-Calais (40 % des céréales transportées par voie d'eau), de la Picardie (18 à 20 %), de la Franche-Comté (17 et 18 %) et de la Champagne-Ardenne (potentiel de développement élevé). La Seine permet de drainer une partie non négligeable des céréales d'Ile-de-France jusqu'à Rouen.
Parmi les régions qui utilisent peu la voie d'eau, on trouve la Bretagne, la Normandie et l'Aquitaine. Le chemin de fer est principalement utilisé en Franche-Comté (entre 35 et 40 % des tonnages), en Champagne-Ardenne (30 %) et dans le Centre (au moins 35 %). Les régions qui utilisent principalement la route sont la Normandie (exports vers Rouen sur des trajets inférieurs à 150 km) et la Bretagne (utilisation interrégionale).
DYNAMISME À L'EXPORT
D'après le dernier bulletin du ministère, le transport routier de produits agricoles et agroalimentaires (exprimé en tonnes par kilomètre) a baissé de 7,5 % entre 2011 et 2012. Cependant, il évolue fortement entre le troisième et le quatrième trimestre 2012 (+ 22 %). En ce qui concerne le transport fluvial, la baisse entre 2011 et 2012 est de 4,8 %. Là aussi, le dernier trimestre de l'année 2012 enregistre une nette amélioration (+ 17,8 %). Sur le ferroviaire, le ministère ne dispose pas de statistiques en matière agricole.
La forte progression sur le dernier trimestre 2012 est certainement liée aux spécificités de la campagne de commercialisation de la récolte de l'année. En effet, le troisième trimestre a été marqué par un démarrage timide des exportations françaises de céréales en raison de l'agressivité de nos concurrents de la mer Noire. Cependant les disponibilités de l'Ukraine et de la Russie se sont rapidement taries, nous ouvrant les portes de l'export et dynamisant notre transport de céréales. Le premier trimestre de l'année 2013 devrait également montrer de bons résultats sur le transport de grains.