Cédric et Mylène Sanial attendent en toute confiance le résultat de la commission d'agrément : c'est aujourd'hui qu'il vont recevoir l'autorisation de créer leur Gaec entre époux. Tous deux titulaires d'un BTS, gestion de l'entreprise pour lui, analyses biologiques pour elle, ils vont désormais se consacrer entièrement à leur exploitation, située au bout d'un kilomètre de chemin en bordure de bois, à Saint-Germain-Laprade (Haute-Loire). Cédric a repris cette exploitation familiale proche du Puy-en-Velay en 2007. Il élève une cinquantaine de limousines en autonomie fourragère sur 110 hectares.

SE FAIRE CONFIANCE

Pour l'instant, Mylène est salariée à mi-temps de son mari. Elle partage avec lui le travail autour de la vente directe de viande en caissettes, qui marche très bien. « Nous passons 18 génisses et autant de veaux ! Le tout sans publicité », souligne Mylène. Cédric, qui enseignait à temps partiel dans son ancien lycée agricole, abandonnera ce poste en juin. Mylène devient associée, avec deux futures activités bien à elle : « Le safran et l'accueil de visites sur la ferme. Cédric s'occupe des animaux. Je préfère encore être sur le tracteur qu'auprès des bêtes. Nous partageons la vente directe. »

Si elle est très impliquée aujourd'hui, le métier d'agricultrice n'a pas été son premier choix. C'est la difficulté de trouver localement un poste de laborantine et surtout un accident aux yeux qui l'ont convaincue : « Et je peux être présente auprès de notre petit garçon ! » Dans un mois, ils partageront le capital de l'entreprise (80 % pour lui et 20 % pour elle) et le revenu. « Nous avons décidé de répartir les résultats à 50-50, sans tenir compte de la part de capital », précise Cédric, qui avoue : « J'ai plus de mal à lâcher l'exclusivité de la relation avec nos clients. Je dois faire un effort pour déléguer. » La formation obligatoire dans le département avant de s'associer les a aidés à se poser toutes les questions, même celles qui fâchent. « La formatrice, Céline Bernard, nous a poussés dans nos retranchements. Nous nous sommes prémunis en cas de décès ou de divorce. » Mylène complète : « Je me bats pour aménager le bureau et ne plus avoir de papiers sur la table de la cuisine. Même si pour l'instant nous parlons travail le soir, contrairement aux recommandations de la formatrice, c'est le seul moment dont nous disposons. Ce métier envahit tout ! Pour parler d'autre chose, il faut presque prendre des vacances ou partir en week-end », plaisante-t-elle.