Des travaux sont en cours sur la tuberculose bovine et les avortements chez les ruminants, notamment ceux causés par la fièvre Q. Les mêmes mécanismes collaboratifs entre personnes d'horizons différents sont à l'oeuvre. Concernant la tuberculose bovine, la plate-forme a commencé par évaluer le dispositif actuel de surveillance de cette maladie. « Nous allons proposer de nouveaux indicateurs de suivi, chose que l'on n'a pas vraiment aujourd'hui, note Didier Calavas. Cela ne résoudra pas les problèmes mais la situation sera mieux documentée pour ensuite améliorer la gestion de la tuberculose en termes de police sanitaire. Mais nous ne proposerons pas une nouvelle méthode de lutte, ce n'est pas de notre champ d'action. » Un autre volet est la surveillance de la faune sauvage. Aujourd'hui, la maladie n'est traquée que dans le voisinage des exploitations atteintes. « Nous voulons voir si elle est présente chez le gibier sur tout le territoire, précise Didier Calavas. Une cartographie de la faune sauvage peut donner des idées quant au passage de cette pathologie de faune sauvage à une espèce domestique et inversement. » L'Office national de la chasse et de la faune sauvage et la Fédération nationale des chasseurs sont dans la boucle. L'élaboration d'un réseau de surveillance de la fièvre Q est dans les tuyaux. Il s'agit d'une zoonose à l'origine d'un épisode important de cas humains aux Pays-Bas entre 2007 et 2010. En France, les cas sont généralement sporadiques. « La réflexion a commencé au milieu de l'année 2010, avant la création de la plate-forme, reprend Anne Touratier. Elle s'est achevée fin 2011. Une dizaine de départements pilotes ont été retenus. Notre objectif est d'évaluer la proportion de troupeaux cliniquement atteints par la fièvre Q, parmi ceux qui enregistrent des avortements répétés. Comme pour le virus de Schmallenberg, cela suppose de fixer les bons indicateurs. » Et d'abord de définir un diagnostic fiable. Car la bactérie peut être présente dans un élevage où ont lieu des avortements, mais sans en être à l'origine. « La bactérie circule probablement assez largement chez les ruminants, poursuit-elle. Et dans une majorité de cas, les animaux s'infectent de façon asymptomatique. Fonder le diagnostic clinique sur une sérologie positive n'a pas de sens. Un animal peut s'infecter, excréter la bactérie mais ne pas avoir avorté à cause d'elle. Définir les critères d'un bon diagnostic nécessite de réunir un certain nombre de compétences. » C'est un groupe de travail animé par la DGAL qui l'a fait. Il associe l'Institut de l'élevage, l'école vétérinaire de Nantes, Races de France, le Laboratoire national de référence de l'Anses, GDS France, la SNGTV, les laboratoires d'analyse...La plate-forme organise la centralisation des données de surveillance épidémiologique du territoire.