Les années se suivent et se ressemblent sur le marché de la volaille. La France exporte de moins en moins et importe de plus en plus.

Les achats français à l'étranger progressent de 5,9 % les neuf premiers mois de 2012, pour atteindre 333 400 tonnes-équivalent carcasse (tec). Cette hausse est due à celle des importations de poulet en provenance de l'Union européenne (+ 6,5 %). Celles de dinde sont en repli. Cette année, 18 800 tec supplémentaires de poulet frais et congelé en provenance d'Allemagne, Pays-Bas et Pologne ont traversé nos frontières. En revanche, les importations en provenance des pays tiers ralentissent, de 2 %, et notamment depuis le Brésil, moins compétitif à cause de la hausse du prix des matières premières.

Le solde des échanges français repart à la baisse après une très bonne année 2011. L'excédent commercial s'établit à 48 millions d'euros (M€), bien loin des 240 M€ de 2011. Exporter s'avère plus difficile, surtout depuis le deuxième trimestre (- 3,4 %). La principale baisse concerne les pays du Moyen-Orient et notamment la Jordanie (- 59,7 %). Quant aux exportations vers la Russie, elles progressent en volume (+ 45 %), mais pas en valeur (- 2,8 %) car il s'agit surtout de viandes séparées mécaniquement. Cette dégradation a pour conséquence une baisse des abattages contrôlés de poulet de 23 000 t les neuf premiers mois de 2012. La dinde se porte mieux, avec une reprise des abattages contrôlés (+ 7 200 tec), après un repli en 2011. Cette hausse est en trompe-l'oeil, car elle est due à un alourdissement des carcasses. Le nombre de dindes abattues, lui, recule de 5 %.

La consommation française se maintient, malgré des prix orientés à la hausse, notamment pour le poulet standard. Celle de dinde est en repli. Les modes de consommation évoluent vers des produits de plus en plus pratiques. Même si la France résiste, le poulet entier cède du terrain aux découpes et élaborés.