Après l'abondante récolte de 2011 et la baisse des cours qu'elle avait générée, les surfaces de pommes de terre de conservation sont en légère baisse, à 111 000 ha (112 000 ha en 2011). Principales régions de production, le Nord-Pas-de-Calais (39 000 ha) et la Picardie (26 000 ha), perdent respectivement 2 000 et 1 000 ha. La campagne s'est déroulée au rythme de conditions météo difficiles, depuis la plantation jusqu'aux arrachages, et avec une importante pression mildiou au début de l'été. Les rendements sont en baisse dans toutes les régions, surtout en Nord-Pas-de-Calais (38 t/ha, contre plus de 52 en 2011). Ainsi, le rendement moyen abandonne 8 t/ha à 41 t/ha, pour une production qui ne dépasserait pas 4,5 Mt, soit 1 Mt de moins qu'en 2011. Même tendance chez les quatre autres principaux producteurs d'Europe de l'Ouest (Belgique, Royaume-Uni, Allemagne, Pays- Bas), où les surfaces et les rendements sont en baisse sensible. La récolte totale des cinq pays producteurs s'afficherait à seulement 22,7 Mt, contre 27 Mt l'an dernier (- 15,6 %).
La production française est globalement de bonne qualité. Les calibres sont assez homogènes, tandis que la teneur en matière sèche se situe dans une moyenne haute favorable à un bon rendement industriel.
Alors que les cours sont restés déprimés jusqu'en juin (25 /t), la contraction des récoltes européennes et la moindre production des jardins ont propulsé les cours à des niveaux rarement atteints. Les prix ont été multipliés par dix en quelques mois, mais ils ne profitent que partiellement aux producteurs, du fait de la contractualisation des tonnages (deux tiers dans l'industrie et un tiers sur le marché intérieur du frais). Si la consommation intérieure connaît un frémissement (+10 %) malgré la hausse des prix, les exportations françaises ont démarré la campagne sur des volumes en retrait par rapport aux années précédentes, mais avec une meilleure valorisation.