Avec 4,87 millions d'hectares, les surfaces de blé tendre abandonnent quelque 116 000 ha par rapport à 2011. Ce recul s'explique surtout par le retournement de certaines parcelles à la suite du gel de février. La Lorraine et Champagne- Ardenne perdent ainsi 83 000 et 54 000 ha. La baisse est plus modérée en Alsace et en Bourgogne, tandis que les surfaces dans les autres régions sont plutôt en légère hausse. Avec le quart des surfaces, le Centre et la Picardie restent les deux principales régions de production. Le rendement moyen, en nette progression, s'affiche à 73,4 q/ha, contre 68,1 q/ha en 2011, pour une production nationale de 35,8 Mt, en hausse de près de 2 Mt par rapport à 2011. En revanche, avec à peine 131 Mt (blé dur compris), l'UE à vingt-sept réalise sa plus mauvaise campagne depuis 2007, en raison de la baisse de la production dans la plupart des pays de l'Est. Les récoltes américaine et canadienne sont correctes, mais loin d'être pléthoriques, tandis que l'Argentine et l'Australie s'attendent à des récoltes en forte baisse.

La production mondiale (654 Mt) chute de près de 40 Mt, dont 37 Mt imputables aux pays de la CEI, qui enregistrent leur plus mauvaise performance de la décennie. Si bien que le disponible exportable chez les cinq principaux exportateurs et les pays de la mer Noire perd 20 Mt par rapport à 2011. Alors que l'Ukraine et la Russie ont déjà épuisé leur potentiel exportable, le marché mondial sera dominé en deuxième partie de campagne par l'UE et, surtout, les Etats-Unis.

Si les stocks mondiaux sont apparemment confortables, ils cachent des réalités moins rassurantes. Ils seront à leur plus bas niveau depuis cinq ans chez les huit principaux exportateurs, qui totalisent moins de 30 % du stock mondial. Les cours devraient donc rester durablement élevés, dans l'attente de la future récolte qui focalisera tous les regards, tant la campagne actuelle présente de similitudes avec celle de 2007-2008.