Antibiotiques et produits phytosanitaires, même combat . Le 14 novembre 2012, lors d'un colloque organisé par son ministère, Stéphane Le Foll ne cache pas ses ambitions. Il met clairement en parallèle les démarches Ecoantibio2017 et Ecophyto2018 . Il inscrit ainsi la lutte contre l'antibiorésistance dans la démarche « Produisons autrement » (lire page 18), qu'il ne cesse de défendre depuis son entrée en fonction. « Il faut arrêter de considérer les antibiotiques comme un moyen facile de résoudre un problème mais les utiliser de façon ciblée », insiste-t-il. Il les qualifie de « bien commun », effaçant ainsi les frontières entre médecines vétérinaire et humaine en ce qui concerne la lutte contre l'antibiorésistance. Dans cette logique, le ministre entend promouvoir des méthodes et pratiques d'élevage fondées sur une prévention renforcée et limitant l'usage de ces molécules. Il reprend ainsi l'objectif qu'affiche la Direction générale de l'alimentation (DGAL) depuis le lancement, fin 2011, du plan national de lutte contre l'antibiorésistance en médecine vétérinaire.
VERS UNE UTILISATION PLUS CIBLÉE
La DGAL prépare d'ailleurs un décret visant à encadrer l'utilisation des antibiotiques critiques en élevage. Ces molécules ne seraient plus utilisables de manière préventive. Et l'antibiogramme deviendrait un passage obligé pour les employer. Il s'agit des céphalosporines de dernières générations et des fluoro-quinolones, qui occupent une place centrale dans la boîte à outils des médecins à l'hôpital face aux résistances développées par certaines bactéries.
Au-delà des déclarations d'intention, et dans la même optique que pour les produits phytosanitaires, Stéphane Le Foll a demandé au Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) de plancher sur la prescription et la vente des antibiotiques. « Je souhaite que toutes les pistes soient ouvertes, assure-t-il. Y compris celle du découplage total. » Et le ministre entend intégrer cet aspect à sa loi d'avenir sur l'agriculture.