LE CONTEXTE

Les contrats sont obligatoires dans la filière du lait de vache depuis 2010. Ils sont indispensables aux éleveurs ovins pour bénéficier de la majoration de l'aide aux ovins. Dans le secteur de la viande bovine, Interbev n'a pas réussi à mettre ses treize familles d'accord sur un contrat type. Cela n'empêche pas les entreprises d'abattage et les opérateurs commerciaux, privés ou coopératifs, d'en proposer aux éleveurs, parfois à grande échelle (lire La France agricole du 14 décembre 2012, page 29). La récente tentative pour créer un marché à livraison différée dans le secteur porcin ne porte pas ses fruits. Reste la filière avicole, sans doute la plus familiarisée avec le système des contrats.

LES MOTIFS D'INQUIÉTUDE

Un des objectifs de la contractualisation est d'apporter davantage de visibilité à la fois à l'éleveur et à l'industriel. Mais la fixation du prix reste un problème épineux. Les discussions butent souvent sur la prise en compte des coûts de production des éleveurs. Même dans le secteur avicole, où ce problème est théoriquement réglé. Les industriels ont remis en cause les contrats dans leur forme actuelle. Pourquoi ? Parce qu'ils ne parviennent pas à répercuter intégralement la hausse du prix de l'aliment aux distributeurs. Certains auraient déjà choisi de rogner sur les marges des producteurs.

LES RAISONS D'Y CROIRE

Les pouvoirs publics considèrent les contrats comme un des outils possibles de régulation, face au démantèlement des outils communautaires. Si dans la filière laitière, le précédent gouvernement a décidé de rendre la contractualisation obligatoire, Stéphane Le Foll ne semble pas partir sur la même voie pour les autres productions. Son conseiller technique chargé des productions animales l'a affirmé devant l'assemblée générale des commerçants en bestiaux le 14 décembre. Il est de toute façon peu probable qu'un abatteur veuille contractualiser l'ensemble de ses approvisionnements.