Les présidents des associations représentant les éleveurs laitiers et destinées à devenir des organisations de producteurs (OP) reconnues par les pouvoirs publics piaffent d'impatience.
Lors de la commission nationale technique (CNT) du 25 septembre 2012, l'Association des producteurs de lait bretons Lactalis (APLBL), l'OP Rolland et l'Union des producteurs de lait des Vosges ont été retoquées, car il manquait des pièces à leurs dossiers.
La deuxième CNT, fixée au 25 octobre 2012, a été annulée sans explication.
Une troisième réunion est prévue en décembre 2012 mais, à ce rythme, les producteurs sont circonspects...
Pourquoi ces reports successifs ? Un malaise du ministre vis-à-vis de la contractualisation, imaginée par son prédécesseur, mise en musique par la FNSEA mais critiquée par la Confédération paysanne ?
Un manque d'intérêt pour le sujet ? A moins que les pouvoirs publics, échaudés par des précédents dans la filière des fruits et légumes, veuillent se border sur le plan juridique.
Quoi qu'il en soit, ces atermoiements agacent les producteurs. « On nous demande de nous organiser, nous nous donnons les moyens pour le faire, puis nous sommes déboutés deux fois ! », proteste Franck Guéhennec, président de l'APLBL.
Regrettable contretemps que ces reports successifs de la CNT. « Nous avons la légitimité vis-à-vis des producteurs qui nous ont mandatés, mais pas la légitimité juridique, poursuit-il. Nous voulons demander des comptes à Lactalis sur sa baisse du prix du lait de 5 €/1.000 l. Or la convention de fonctionnement stipule que le groupe négociera avec des OP reconnues. »
« Exaspérées », plusieurs associations de producteurs de l'Ouest – dont l'APLBL et les futures OP Lactalis, Rolland, Bel et Bongrain – ont réclamé des explications lors de la conférence de bassin Grand Ouest le 30 octobre 2012 à Rennes.
Ils ont été reçus par les Draf de la Bretagne et des Pays de la Loire, qui ont réaffirmé la volonté du ministre de mener à bien le dossier de la contractualisation.
Dans le même temps, un pas vient d'être fait pour fluidifier le dialogue entre producteurs et industriels.
Le médiateur des relations commerciales a obtenu de Bongrain qu'il assouplisse son préavis avant signature du contrat. Ses producteurs ont deux ans, à compter de décembre 2012, pour se positionner.