Quelle est la part du poste bâtiment dans les charges de l'exploitation ? Peu importante par rapport aux autres charges de structure selon une étude du Réseau d'élevage des Pays de la Loire et des Deux-Sèvres. Les chambres d'agriculture des deux départements et l'Institut de l'élevage estiment que celle-ci ne représente que 11 % des charges de structure et arrive loin derrière celles de mécanisation.
Pour autant, « les exploitants n'hésitent pas à investir, constate Jacques- Martial Bouet, de la chambre d'agriculture de Vendée. Ils n'ont jamais de regrets. L'amélioration de l'organisation du travail sur le long terme est importante. Les éleveurs n'acceptent plus de travailler dans de mauvaises conditions. Ce sont souvent les petits lots d'animaux mal logés qui font perdre le plus de temps. »
Les investissements se font par tranche. Au fur et à mesure que l'effectif augmente, l'exploitant « tasse » les animaux puis il se lance dans la construction d'une extension.
Le bâtiment, une charge stable tout au long de la carrière.
Ce poste est essentiellement composé des amortissements. Un peu plus important lors des premières années de l'installation de l'exploitant que pendant le reste de sa carrière, il est proche de 125 € par vêlage et par an. « C'est lié à la reprise d'une exploitation qu'il faut rénover », précise Jacques-Martial Bouet. Lors des quinze années qui suivent, ce poste reste stable autour de 100 € par vêlage et par an. Il descend à environ 85 € entre la vingtième et la trentième année de carrière.
Des frais divers non négligeables.
Si le coût du foncier se classe deuxième parmi les charges de structure avec 17 % du total, la main-d'oeuvre et les frais financiers représentent 7 %. Les charges diverses composées entre autres des frais de gestion, d'eau d'électricité, de téléphone arrivent aussi en tête du classement avec 17 % du total.
La mécanisation se taille la part du lion.
Avec 35 % du montant des charges de structure, la mécanisation est de loin le poste le plus important. Il peut cependant varier d'une année sur l'autre dans la mesure où les carburants sont inclus. « Cette charge augmente avec le chargement », signale aussi Jacques-Martial Bouet. Sa variabilité est toutefois importante en dessous de 2 UGB/ha. Les résultats s'étalent alors de 150 €/ha à 600 €/ha. Au-dessus de 2 UGB/ha, la dispersion est beaucoup moins marquée, mais tous les élevages enregistrent des coûts supérieurs à 400 €/ha. « Dans ces systèmes intensifs, les coûts de distribution des fourrages et de manipulation de la paille et des déjections sont fonction du nombre de bovins et ne sont pas dilués par la surface. » Reste que le but de l'éleveur allaitant n'est pas d'utiliser des surfaces, mais bien de produire des kilos. Qu'ils soient intensifs ou extensifs, c'est l'objectif de tous les systèmes. L'étude a donc comparé le niveau de mécanisation à ce qui est effectivement produit. Et montré que les charges de mécanisation par kg vif produit ne sont pas liées au chargement. Par exemple, un chargement faible ne garantit pas un niveau faible de mécanisation.
Pour aller plus loin, le réseau a analysé la part des différents postes de mécanisation (travaux effectués en Cuma, amortissements, carburant, et entretien). Cela lui a permis d'identifier trois profils d'exploitants : les délégataires qui font appel à des travaux par tiers, les investisseurs dont la part des amortissements représente plus de 60 % des charges de structure, et les vieillisseurs qui font face à des charges d'entretien plus élevées.
Les délégataires les plus économes.
Les investisseurs enregistrent le coût par kg vif le plus élevé avec 0,76 €. Les vieillisseurs arrivent en deuxième position avec 0,65 € et les délégataires sont les plus économes avec 0,62 €. « Un haut niveau de charge n'est pas un problème si le revenu est au rendez-vous, estime Jacques-Martial Bouet. Il est trop simpliste de dire que les charges de matériel sont trop élevées. Les stratégies d'achat sur les exploitations sont parfois très différentes et font appel à la culture et l'histoire de chacun. À l'image de Monsieur Tout-le-monde qui s'achète une belle voiture pour montrer sa réussite sociale, l'éleveur de bovins allaitants se fait plaisir avec une belle stabulation ou une mélangeuse dotée de nombreuses options. Si le revenu est suffisant pour faire face, ces choix ne sont pas gênants. Attention toutefois, une fois que l'on a investi, on ne peut pas revenir en arrière. »