En 2004, lorsque la coopérative Lapins d'Occitanie a été créée à l'initiative de son actuel président, Guy Camboulives, éleveur à Concourès (Aveyron), la filière lapin du Sud-Ouest était au plus mal. « Il existait cinq groupements de producteurs, en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, qui avaient de moins en moins d'adhérents, raconte Denis Pélissou, directeur de la coopérative. Les éleveurs qui pratiquaient cette activité comme un complément sur l'exploitation ont pour la plupart arrêté. Ceux qui ont décidé de professionnaliser leur élevage et d'en faire leur principal revenu se sont regroupés en coopérative pour relancer la filière. »

Petit à petit, Lapins d'Occitanie a mis en place un véritable plan d'aide à l'installation des candidats éleveurs. « Nous voulons que ceux qui s'installent soient de vrais professionnels, poursuit Denis Pélissou. Pour bénéficier d'aides financières et de notre accompagnement technique, elles doivent passer une semaine chez un éleveur expérimenté, puis chez un sélectionneur pour aborder les questions génétiques. Elles suivent ensuite une formation à l'élevage cunicole au CFPPA (1) de Brioude-Bonnefont, en Haute-Loire. »

CONTRACTUALISATION

La coopérative préconise de s'installer avec un atelier de 500 cages mères (une lapine reproductrice par cage) et 150 lapines de précheptel, dans un bâtiment de 1 000 m2, composé de deux salles identiques. Les équipements sont conçus pour pouvoir séparer les mères des lapereaux pendant la période d'engraissement et pratiquer des vides sanitaires de quatre jours pour nettoyer et désinfecter les salles. La conduite s'effectue en bande unique, ce qui permet à l'éleveur de gagner du temps et d'éviter les maladies. 3 600 à 3 800 lapins sont produits toutes les six semaines. « Pour l'abattage et la commercialisation, nous avons passé des accords avec les Fermiers Occitans, filiale d'Arterris, qui possèdent un abattoir tout neuf à Labruguière (Tarn). Celui-ci est doté d'une chaîne dédiée au lapin, d'une capacité de 30 000 bêtes par semaine, poursuit Denis Pélissou. Pour l'instant, nous y passons 10 000 lapins de la coopérative, auxquels s'ajoutent 10 000 collectés en Charente. Cette production permet tout juste de fournir 20 % de la consommation régionale. Nous pourrions donc produire bien plus. » Pour faciliter l'installation des éleveurs, Lapins d'Occitanie propose une contractualisation avec Fermiers Occitans et Arterris, assurant l'achat de tous les lapins produits et l'indexation de leur prix de reprise sur celui de l'aliment fourni par Arterris. Cette garantie a par exemple permis à Jérôme Peyrac, qui vient de s'installer en Aveyron, d'obtenir un prêt bancaire. Les éleveurs ne sont toutefois pas intégrés et restent libres d'acheter leur aliment chez le fabricant de leur choix.

(1) Centre de formation professionnelle pour adultes.