L'exploitation ne se résume pas à ses seuls bâtiments. « C'est un ensemble qui comprend les chemins, des haies et les arbres..., explique Nicolas Lion, de la chambre d'agriculture de l'Aisne et aussi auteur, avec les conseillers en bâtiment des chambres d'agriculture du Nord- Pas-de-Calais et de Picardie, d'une fiche « Bâtiment agricole et paysage : bien réussir leur intégration ». Placés à bon escient, les arbres relient les différents éléments entre eux et créent un espace harmonieux et cohérent. » Tout cela sans nuire à la fonctionnalité de l'équipement.
L'environnement végétal
« Le but est d'accompagner l'ensemble bâti », insiste Nicolas Lion. Il ne s'agit pas de cacher ou de masquer la stabulation, même si elle est massive, mais plutôt d'atténuer son effet imposant. Les solutions sont multiples. Par exemple, un arbre isolé peut constituer un point d'appel. Dans certaines régions, comme un verger en Normandie, lorsqu'il est installé à proximité du bâtiment, perpétue une image traditionnelle. « Une haie bien placée par rapport à un axe de circulation, tout en structurant le paysage, peut servir de filtre », complète Jean-Yves Blanchin, de l'Institut de l'élevage. Elle peut aussi servir de séparation entre l'exploitation et la maison familiale ou encore de brise-vent. La panoplie des solutions est infinie. « Il n'existe pas de recette, il convient de s'adapter au site et au fonctionnement de l'exploitation », ajoute Nicolas Lion. Les réflexions avec les conseillers en bâtiment des chambres d'agriculture ou ceux de Conseil d'architecture d'urbanisme et d'environnement peuvent guider les choix.
Se fondre dans le paysage
Les espèces végétales à privilégier, qu'elles soient de hautes ou de basses tiges, doivent être conformes à celles rencontrées dans la région. « Mieux vaut éviter les haies de thuyas ou de lauriers à feuilles lisses par exemple », signalent les experts
S'intégrer dans l'existant
L'augmentation des effectifs impose souvent la création de nouveaux volumes. « Il faut éviter leur dispersion et créer des liaisons entre les bâtiments, assure Nicolas Lion. Le but n'est pas de copier l'existant mais d'agencer l'ancien et le nouveau pour créer une continuité. Les couleurs claires ou les matériaux trop brillants sont à exclure. Les plaques translucides sur le toit engendrent généralement des reflets que l'on distingue de loin. Leur répartition est donc à étudier. n