Les éleveurs de bovins, ovins et caprins sont habitués de longue date à saisir les naissances et les mouvements de leurs animaux sur internet. Le Minitel offre cette possibilité depuis 1995. Puis l'ordinateur et le PDA (ordinateur de poche) ont pris le relais, et les applications pour smartphones sont dans les tuyaux.

 

Les déclarations de naissance et de mouvement pour l'identification sont transmises automatiquement à l'Arsoe, qui gère la BDNI (Base de données nationale de l'identification). Plus besoin de remplir de fiches et de les poster.

« Aujourd'hui, 80 % des mouvements de bovins en Bretagne se font par internet ou Minitel. Ce dernier sera supprimé à la fin de juin, souligne Alain Kergourlay, directeur de l'établissement de l'élevage (EDE) de Bretagne. Et 60 % des éleveurs sont informatisés. »

Moins de papier

Avec l'archivage des documents sur ordinateur ou sur les sites, dans des bases de données ou sous forme de PDF, plus besoin de conserver les versions papier ! L'obligation pour les EDE d'envoyer chaque année à tous les éleveurs leur « livre des bovins », a été supprimée.

Depuis janvier 2012, cet inventaire est téléchargeable sur internet. Les producteurs peuvent consulter à tout moment les données les concernant. Les organismes de contrôle laitier mettent également à disposition sur le web les résultats vache par vache, ainsi que le compte-rendu des conseillers après leur visite.

La dématérialisation des documents d'accompagnement des animaux (passeport et attestation sanitaire) est en réflexion pour 2013. « Il reste quelques difficultés à résoudre. Par exemple, l'acheteur devra pouvoir s'assurer que le veau qu'il acquiert n'est pas sans papiers et que l'éleveur l'a bien déclaré », explique Alain Kergourlay.

Pour cela, il devrait pouvoir consulter, non pas la BDNI, mais une page « miroir », le SPIE (Système professionnel d'information élevage). En revanche, pour l'exportation, il faudra sans doute conserver les versions papier.

« L'informatisation des déclarations est moins coûteuse pour les EDE que le papier, estime Alain Kergourlay. Il y a un gain en main-d'oeuvre et en fiabilité. Les risques d'erreur sont moindres, grâce à des contrôles de cohérence automatiques. » Des recoupements sont effectués avec les données du centre d'insémination ou du contrôle de performances.

« Les contrôles sont simplifiés car tout est cadré, précise Catherine de Souza, ingénieur à Haute-Normandie Conseil Elevage. Il faut cocher des cases dans une liste, l'éleveur ne peut rien oublier. Il édite le document, qui est formaté de façon à contenir tous les éléments demandés par l'Administration. »

Les contrôleurs peuvent exiger que l'éleveur leur montre les documents numériques sur son ordinateur : le double de toutes les notifications, le dernier livre des bovins et le carnet sanitaire. Le seul document obligatoire qui n'est pas informatisé, le bon d'équarrissage, devra être présenté physiquement. La réglementation demande néanmoins d'éditer les documents tous les trois mois, afin d'en disposer, notamment en cas de panne informatique.

Repères

• Investissement...

- Ordinateur.- Connexion internet.- PDA pour la mobilité.- Logiciels de conduite d'élevage (liste disponible sur www.idele.fr)

• ... et ristournes

Déductions sur certaines cotisations, comme le contrôle de performances.

Un suivi sanitaire simplifié

La Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) a développé le logiciel Vet'élevage destiné aux praticiens, avec des passerelles vers des logiciels d'élevage. Les ordonnances établies par le vétérinaire sont intégrées dans le carnet sanitaire numérique, avec le type de traitement, la dose, la date et le motif.

« L'éleveur n'a pas à ressaisir ces informations. Il a accès à un PDF imprimable de l'ordonnance, souligne Isabelle Coupey, animatrice à la SNGTV. Il doit cependant la faire signer par le vétérinaire pour être en règle. » La prochaine étape sera de faire accepter par l'Etat la signature électronique du vétérinaire.

Le protocole de soins établi à l'issue de la visite annuelle obligatoire, qui doit obligatoirement être joint au registre sanitaire, est également disponible sous forme de PDF.

S'il est équipé d'un PDA, l'éleveur peut identifier un animal ou un lot dans la stabulation ou la salle de traite, et saisir le traitement qu'il lui applique. Cette information est basculée automatiquement dans le carnet sanitaire.