A l'image de la vache truffée de capteurs, les nouvelles technologies offrent de nouvelles perspectives pour assister les éleveurs dans leurs travaux de surveillance.

Claudia Bahr, de l'équipe du professeur Daniel Berckmans, de l'université catholique de Leuven (M3-Biores), en Belgique, présentait, lors d'un colloque sur les bâtiments du futur, des applications en élevage hors sol.

 

En porc par exemple, des études sont en cours pour détecter des infections respiratoires des animaux en engraissement, grâce à l'analyse en ligne des sons enregistrés dans les cases. Des capteurs sont suspendus au-dessus des animaux, reliés à un logiciel qui procède à une analyse. Le principe : le système respiratoire produit des sons particuliers lors de la toux.

 

« Quand l'animal est infecté par une maladie respiratoire, les caractérisques du système respiratoire  telles les cellules des voies aériennes  changent, expliquent les chercheurs.

En conséquence, les caractéristiques du signal sonore produit quand il tousse diffèrent aussi. Et si cette différence de son peut être détectée suffisamment tôt après l'infection, la surveillance en ligne de la toux des cochons pourrait jouer un rôle précieux. »

Détection fiable

La méthode mise au point pour détecter la toux du cochon malade procède par étapes. Dans un premier temps, le son est analysé pour faire la distinction entre un son et pas de son.

La deuxième analyse du logiciel repère ensuite la toux et la « non-toux », tandis que la dernière différencie les toux saines des toux malades. « D'après les expériences en laboratoire, nous avons pu démontrer que les toux des cochons, d'après un signal sonore brut, pouvaient être classées correctement dans 94 % des cas », explique Claudia Bahr.

La nouvelle technologie peut donc remplir les mêmes fonctions que l'éleveur assume en circulant dans les cases et l'assister dans ces tâches. Le développement de capteurs sonores de plus en plus perfec- tionnés pourrait offrir de nouvelles perspectives. Et, avec eux, la surveillance serait de tous les instants... c'est-à-dire y compris la nuit.

Des analyses vidéo au service de la surveillance

 

En élevage laitier, l'université catholique de Leuven (Belgique), en collaboration avec deux autres universités – estonienne et finlandaise – expérimente l'analyse vidéo pour détecter les boiteries. Une caméra enregistre la vache lorsqu'elle se rend à la traite.

 

Le logiciel analyse ensuite la posture du dos lors de la marche et surtout sa courbure, sachant que c'est un indicateur très fiable pour détecter automatiquement les boiteries.

Selon l'expérimentation, qui a passé en revue la démarche de plus de 250 vaches, l'analyse automatique de la courbure du dos est conforme à celles des observations dans 96,8 % des cas. Il ne s'agit pas de remplacer la surveillance.

Mais devant l'accroissement du nombre d'animaux dans les troupeaux, ces outils peuvent se présenter comme une aide précieuse.

En élevage avicole, la caméra trouve d'autant plus d'intérêt qu'un seul bâtiment abrite plusieurs milliers de poules pondeuses. Le système de surveillance vidéo analyse les activités de la poule.

La méthode repose sur la classification du comportement des animaux, comme pour la toux des cochons.