La télématique agricole est en train de devenir réalité avec un nombre croissant d'applications. Mais contrairement à l'image que l'on s'en fait, il n'est pas nécessaire d'être à la tête d'un parc de dix tracteurs et autant de moissonneuses-batteuses pour valoriser cette assistance électronique.

Les informations récoltées avec ce dispositif de surveillance à distance peuvent aussi être valorisées sur des structures travaillant avec un seul engin de récolte et un salarié. Voici quelques applications adaptées aux structures de taille moyenne.

 

 

 

Suivre la qualité de la paille

L'idée d'appliquer la traçabilité à la paille et au foin est née chez New Holland. L'objectif était alors de répondre aux besoins très spécifiques des producteurs de foin de Crau. En utilisant les capteurs d'humidité situés sur la presse, chaque balle se voyait attribuer une étiquette regroupant ses principales caractéristiques.

Krone a perfectionné le système en ajoutant la géolocalisation de la balle et un code-barres. Depuis l'ordinateur de l'exploitation, il est possible de visualiser la parcelle sur Google Maps, ainsi que l'emplacement des balles de foin ou de paille, leur humidité et leur poids, l'heure du pressage et le chauffeur.

Ces informations servent ensuite pour tracer les ballots vendus et régler les litiges en cas de réclamation.Plusieurs tractoristes dont John Deere proposent de personnaliser le tracking sur leurs tracteurs. Ainsi, le chef d'exploitation peut définir un profil pour chaque chauffeur et limiter certaines fonctions.

Il est par exemple possible d'interdire l'utilisation de la prise de force à un stagiaire, de limiter le débit hydraulique ou encore de brider la vitesse maximale d'un chauffeur un peu trop kamikaze ou d'un pilote novice. Le chauffeur qui tente d'outrepasser cette limite est averti sur le terminal de bord de l'activation du bridage électronique.

Anticiper les pannes

 

La télématique offre la possibilité au chef d'exploitation de transmettre les données collectées par l'ordinateur de bord du tracteur ou de l'automoteur en temps réel au concessionnaire ou au constructeur. Cette solution permet à ces derniers de mesurer l'usure des pièces et de détecter les anomalies de fonctionnement.

 

L'intervention sur les machines peut donc être plus rapide, ce qui limite leur temps d'immobilisation et les incerti- tudes sur la disponibilité des pièces. Mais cette solution a aussi ses li- mites car elle impose à l'agriculteur d'acheter ses pièces auprès de ce concessionnaire et de suivre rigoureusement ses préconisations en terme de service.

Pour les agriculteurs allemands habitués à la télématique, l'utilisation de ce dispositif dépend surtout de la qualité du concessionnaire. Dans tous les cas, l'agriculteur reste libre de transmettre ou non ses données.

Le chauffeur reste maître à bord

Même si le chef d'exploitation peut suivre en temps réel l'évolution du tracteur ou de la moissonneuse-batteuse, il ne peut pas en prendre les commandes à distance. Pour des raisons de sécurité, le chauffeur reste le seul maître à bord de son automoteur.

De même, il n'est pas possible pour le moment de changer les réglages d'une moissonneuse-batteuse à distance. La communication par téléphone entre le chef d'exploitation et le chauffeur reste donc indispensable, même si la télématique réduit significativement leur nombre.

La seule fonction qui offre au chef d'exploitation une part de contrôle sur le tracteur est le fencing (clôture électronique), qui permet d'interdire de sortir d'un périmètre ou de dépasser une certaine vitesse.