Big brother (le « grand frère » qui surveille les citoyens dans 1984 d'Orwell) s'invite dans la cour de ferme pour veiller sur le matériel agricole. Mais de la simple caméra de vêlage reconvertie au système de télématique sophistiqué, ces appareils ne s'avèrent utiles que si l'intervention des forces de l'ordre est rapide et efficace. Car il est interdit de faire justice soi-même. Au mieux, l'agriculteur peut espérer déranger les malfrats et les dissuader de continuer.
Quatre systèmes de télésurveillance sont présents sur le marché.
LA CAMERA DE SURVEILLANCE Le plus simple et le moins coûteux
Comme pour une caméra de vêlage, les images sont transférées en temps réel sur un écran de contrôle dans la chambre ou le salon de l'éleveur. Essentiellement dissuasif, il ne permet pas une surveillance 24 heures sur 24. Certains systèmes permettent d'enregistrer les images et de les conserver pendant 24 ou 48 heures. Ce qui s'avère utile pour les déclarations auprès des assurances et de la gendarmerie mais dont le surcoût par rapport à une simple caméra ne se justifie pas toujours. Il est bien rare de reconnaître un voleur sur l'enregistrement. Dans les élevages équipés d'une caméra de vélage, cette dernière peut être affectée à la surveillance du matériel de récolte l'été, lorsque les vaches sont sorties.
LE DETECTEUR DE PRESENCE Pour les locaux fermés
Souvent couplé à une caméra, il est utile pour protéger les parties sensibles tels que les locaux phytos ou les laboratoires de transformation. Son principe est simple : des capteurs détectent un mouvement et déclenchent une action pour prévenir l'agriculteur par alarme, éclairage intense, mise en route de caméra... Les détecteurs de présence sont mal adaptés à la surveillances des grands hangars car les animaux sauvages et les chats déclenchent régulièrement les alarmes en pleine nuit. Le prix d'un équipement de détection de présence varie entre 300 et plusieurs milliers d'euros, en fonction de la sophistication de l'installation et des options d'alarme choisies.
LE TRACKER Pour les matériels de plus de 100 000 euros
S'inspirant des engins de travaux publics et de certains deux roues, les constructeurs de matériels agricoles commencent à intégrer des dispositifs de traçage (tracking) sur leurs appareils de plus de 100 000 euros. Il s'agit d'une puce avec émetteur GPS placée sur l'engin. Il est possible de suivre à distance le déplacement de la machine. L'emplacement du tracker est secret, afin d'éviter son démontage par des voleurs bricoleurs. L'efficacité du système dépend entièrement de la collaboration des forces de l'ordre.
LE FENCING La barrière électronique
Le fencing (clôturer en anglais) s'adresse aux agriculteurs et ETA équipés d'un réseau de télématique sur leurs appareils. Il s'agit de délimiter sur une carte électronique de type Google Maps le périmètre au-delà duquel le tracteur ou l'automoteur n'a pas le droit de circuler. Cette carte est transférée dans l'ordinateur de bord de l'automoteur. Lorsque ce dernier atteint la limite autorisée, le chauffeur est informé par l'ordinateur, puis une alerte SMS prévient le chef d'exploitation de la situation. Sur certains systèmes, il est possible de programmer l'arrêt du moteur dès que l'engin passe la barrière électronique.