«Avec la Plate-forme, nous avons la chance d'associer des partenaires qui sont sur le terrain à des chercheurs. Ces derniers peuvent traiter les données centralisées par la plate-forme et en produire expérimentalement afin d'augmenter la puissance de la connaissance. Toutes ces informations sont collectées et exploitées au même endroit. Cela facilite l'évaluation du risque dont nous sommes chargés à l'Anses. Le pire dans une situation comme celle que nous connaissons avec le virus de Schmallenberg est de savoir que les données dont on a besoin pour évaluer le risque existent. Mais que l'on va devoir employer des gens pour aller les chercher et les retriturer. L'économie d'échelle est là. En se mettant dès le départ sur le type d'informations nécessaires, la façon de les récolter, nous avons moins de risque de nous tromper. Et davantage de chance d'avoir les données au moment où on en a besoin. Si nous avons à nous prononcer sur la pertinence de la vaccination, plusieurs facteurs interviendront : la proportion d'animaux atteints dans les foyers, le nombre d'élevages touchés. Nous aurons aussi besoin de savoir si les anticorps acquis au contact du virus sont protecteurs et à quelle vitesse ils disparaissent. Plus nous accumulons ces connaissances en temps réel de l'évolution de la maladie, et rétrospectivement sur les premiers cas, mieux nous serons armés pour scénariser différentes stratégies et savoir laquelle adopter. Une des autres tâches de la plate-forme sera d'évaluer la pertinence et la fiabilité des dispositifs d'épidémiosurveillance déjà en place. C'est ce que nous avons commencé à faire pour la tuberculose bovine. Nous avons mis au point une méthode d'observation de l'activité et de l'efficacité des réseaux avec, à la clé, des hypothèses d'amélioration du dispositif quand c'est nécessaire.