« Nous avons de plus en plus de difficultés à recruter des agents qui ont de l'expérience et qui sont autonomes sur une exploitation, explique Louis-Michel Petit, président du Service de remplacement Isère et de la Fédération départementale des services de remplacement de l'Isère (SRFD 38). Nous souhaitons également éviter un turn-over trop important pour ne pas dégrader la qualité du service. Il faut que nos agents connaissent les exploitations des adhérents. Et nous faisons tout pour les garder. » En 2011, les services de remplacement en Isère ont embauché l'équivalent de 28 temps pleins, les trois quarts en CDI.

RESTER À L'ÉCOUTE

Le premier critère reste le salaire. « Nous les payons quasiment au sommet de la grille de la convention collective, au niveau 3 de l'échelon 2. En fonction des résultats, ils reçoivent une participation aux bénéfices. » Les trajets entre le domicile et le lieu de travail sont indemnisés après déduction d'une franchise. Autre point clé : la formation. Certaines sont obligatoires, comme le bûcheronnage, la formation continue obligatoire (FCO), pour les personnes qui conduisent des camions de plus de 3,5 t, ou le Certiphyto. D'autres se font à la demande, à condition qu'elles soient en lien avec l'activité : stage sur la soudure, entretien du matériel, conduite économe…

Mais fidéliser ses salariés passe aussi par une multitude de petites choses. « Il faut être à l'écoute », insiste Louis- Michel Petit. Si un salarié rencontre une difficulté, nous essayons d'être arrangeants. Il nous est arrivé de faire des avances de salaire. Nous avons un délégué du personnel avec qui je fais le point tous les mois. Chaque année, nous organisons une réunion conviviale avec tous les agents et les responsables de secteurs pour échanger, écouter les revendications. » Ainsi, à la demande des agents, le service de remplacement verse chaque mois une indemnité pour les forfaits téléphoniques. Une somme annuelle est également prévue pour les vêtements de travail.

« Nous nous sommes engagés à verser la paie au plus tard le 5 du mois, sauf en cas de jours fériés, où nous avons un délai jusqu'au 10. Si cela pose problème, nous trouvons un arrangement. »

Fidéliser, c'est aussi déjouer les situations de conflit. « Le conseil d'administration a un rôle de médiation, souligne-t-il. Il faut intervenir rapidement et se dire les choses en face. Je demande aux salariés et aux adhérents de m'appeler dès qu'il y a un problème. L'information doit circuler entre nous. »

Enfin les conditions de travail sont déterminantes. « Il est primordial de disposer de matériel en état avec les protections nécessaires, explique Louis-Michel Petit. L'exploitation doit aussi avoir rédigé le document unique d'évaluation des risques. Et nous devons rester vigilants sur le passage des consignes. »